Depuis le 2 août dernier, les équipes des pôles de compétitivité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur étaient sur le pied de guerre pour être validés en phase V (2023-2026). Les résultats sont pourtant évidents, depuis 18 ans, pour ces structures originales qui se déploient sur nos territoires.
Sur le plan national, pendant la phase IV (2019-2022), les pôles ont fédéré 2000 adhérents supplémentaires, malgré la crise sanitaire. Ils forment un réseau de 18 500 entreprises innovantes ou centres de recherche et de formation. Et ont porté, accompagné et obtenu des financements pour près de 1000 projets européens.
L’effet d’entraînement des aides publiques perçues par les pôles et leurs adhérents sur leurs dépenses de R & D est parmi les plus importants des dispositifs d’incitation à la recherche et à l’innovation : la valorisation des dépenses de R & D atteint 2,80 euros par euro d’aide publique injecté. Le bilan de la phase IV montre que pour les PME, l’impact d’une adhésion à un pôle est largement positif et immédiat.
Un cahier des charges coécrit par l’État et les régions
La Région Sud avait saisi très vite cette opportunité pour renouveler son tissu industriel et huit pôles (le pôle eau est commun avec l’Occitanie) animent depuis 18 années l’innovation, la croissance et l’emploi. L’examen de passage tous les quatre ans est néanmoins un risque. Il faut être capable de présenter un bilan, de se projeter pour les quatre années prochaines et entrer dans les nouveaux critères actés dans un cahier des charges coécrit par l’État et les régions.
L’appel à candidatures pour la phase V (2023-2026) était ouvert aux structures déjà labellisées lors de la phase IV, comme aux candidatures nouvelles, avec trois objectifs majeurs :
- Faire émerger des écosystèmes plus forts, mieux interconnectés et en capacité de répondre aux défis tant nationaux que régionaux grâce à̀ des rapprochements.
- Renforcer le développement de l’action des pôles au niveau européen, mobiliser les financements européens.
- Soutenir les PME et startups françaises dans leurs transformations et leur développement, en accompagnant des projets d’innovation et d’industrialisation technologiquement exigeants et structurants pour les filières industrielles, en cohérence avec le déploiement de France 2030 et les priorités régionales.
Le 27 mars dernier, à l’assemblée générale de l’Association française des pôles de compétitivité (AFPC), Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’industrie, au nom de l’Etat et de Région de France, a dévoilé les résultats : 47 pôles de compétitivité sont labellisés pour une durée de quatre ans dont les huit de la région.
Les huit pôles de compétitivité de la région
Pas de période d’observation, pas de réserve. Le grand chelem pour les équipes des pôles, tant pour les chefs d’entreprises, qui sont au board, toujours très engagés, que pour les équipes.
- Innov’Alliance (Avignon)
- Capénergies (Aix en Provence)
- Solutions communicantes sécurisées (Rousset)
- Safe Cluster (Aix en Provence)
- Eurobiomed (Marseille)
- Optitec (Marseille)
- Pôle Mer Méditerranée (Ollioules) en lien avec le pôle Mer Bretagne.
- Pôle de la filière eau (Montpellier avec Aqua-Valley, Dream Eau & Milieux, Hydreos)
Eau, finance, logistique… la région a encore du potentiel
La région est une des mieux couvertes par les organisations des pôles. Mais il reste des trous dans la raquette. Si le pôle de la filière de l’eau est fédératif, la région Sud pourrait y être plus motrice et plus visible avec des acteurs majeurs comme le Canal de Provence, le Groupe des eaux de Marseille et de belles entreprises qui travaillent notamment avec EA Ecoentreprises sur la gestion de l’eau et des fuites.
Ou la finance : le pôle national Finance Innovation qui s’appuie sur la puissance de la place de Paris pourrait et devrait s’ouvrir aux régions. Enfin la logistique, qui est une filière majeure, tant dans son activité traditionnelle, que dans sa capacité d’innovation (voir notre baromètre levées de fonds) est toujours orpheline d’une structure de valorisation.
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