La Société du Canal de Provence (SCP) dévoile l’avancée des travaux sur le barrage de Bimont. Cet ouvrage construit en 1951 est haut de 86 mètres. Le chantier a démarré en 2016 et se terminera en 2019. Coûts des travaux : 20 millions d’euros, dont 6 millions uniquement pour la réfection des parements aval et amont.
Le barrage de Bimont, alimenté par l’eau du Verdon, a connu dès les premières années après sa construction un phénomène de gonflement et de fissuration du béton dans certaines zones de la rive droite. Le phénomène de gonflement étant stabilisé, les travaux de rénovation ont pour objectif de réhabiliter les secteurs endommagés, tout en modernisant le barrage pour prendre en compte les nouvelles règles en vigueur.
« Le barrage a déjà connu des vidanges décennales, pour des causes de maintenance, explique Catherine Casteigts, directrice de projets de rénovation à la SCP. La dernière date de 1999 mais c’est la première fois que la réserve reste vide aussi longtemps : deux ans. Nous avons également la volonté d’augmenter le niveau d’exploitation, jusqu’à 25 millions de m3. »
Les travaux ont véritablement commencé en 2016, lorsqu’il a fallu créer une dérivation, afin d’anticiper la vidange de cette réserve de 14 millions de m3 et assurer la continuité d’alimentation en eau des bénéficiaires. Cette partie des travaux a coûté 3 millions d’euros et a été construite par un consortium composé de la SCAM et du spécialiste allemand du micro-tunnelage Pfeiffer.
« Pour renforcer la structure du barrage, nous effectuons des forages pour y insérer des barres d’encrage, indique Romain Giunti, directeur de projets pour l’entreprise Demathieu Bard, qui a remporté l’appel d’offres en juin dernier, dont la partie Travaux Spéciaux est basée à Aix. Nous profitons de ces trous pour faire passer des caméras et ainsi cartographier les fissures, intérieures et extérieures. »
Une surveillance accrue
L’heure est donc pour le moment à la mise en place de l’échafaudage et au forage. D’ici la fin de l’année, il s’agira de commencer les injections de coulis de ciment afin de combler les fissures. « C’est un travail de chirurgien, précise Romain Giunti. Le but n’est pas d’aller vite mais de procéder fente par fente. » Sur le parement amont, en contact avec l’eau, la pose d’une membrane renforcera l’étanchéité du barrage et protégera le béton. Des clôtures et des systèmes anti-chute seront installés sur la crête du barrage pour sécuriser le site, qui reçoit près de 200 000 visiteurs par an.
Pour des raisons de sécurité, l’ouvrage de génie civil est également équipé d’instruments d’auscultation tels que des cocardes topographiques, des cellules de pression interstitielles, des piézomètres, des extensiomètres. « En 2019, la remise en eau se fera progressivement, pour surveiller la façon dont se comporte le barrage », précise Katia Laliche, responsable de la maîtrise d’œuvre.
La SCP en quelques chiffres
2210 km de canaux de transport et de galeries
5 000 km de réseaux de distribution
4 barrages et 80 réservoirs de proximité
10 centres d’exploitation
480 collaborateurs
220 millions de m³ d’eau brute mobilisés chaque année
2 millions d’habitants partiellement ou en totalité alimentés au quotidien en eau brute (soit 40% de la population de Provence-Alpes-Côte d’Azur)
1700 entreprises
165 communes
6 000 exploitations agricolesLiens utiles
Aqueduc de Saint-Bachi : le spectaculaire chantier de la Société du canal de Provence
La Société du Canal de Provence fête ses 60 ans et se tient prête à relever le défi du futur