France Invest, l’Association des investisseurs pour la croissance, (ex-AFIC) a rendu public à Marseille le 14 septembre son traditionnel baromètre de la profession avec les chiffres de 2019 (étude complète en dernière page). 140 personnes, gestionnaires de fonds entrepreneurs accompagnés, conseils financiers se sont retrouvés à l’Intercontinental autour des délégués régionaux : Pierre Grand-Dufay et Marie Desportes, pour prendre le pouls de l’investissement financier.
Dominique Gaillard, président national, senior ddvisor chez Ardian, a d’emblée dressé le tableau : les sociétés de gestion ont abondamment levé des fonds et elles ont des liquidités pour investir. Le métier des gestionnaires est en effet double : la partie la plus médiatique est celle de l’investissement dans les entreprises dont nous tenons à Gomet’ le baromètre métropolitain. Puis, le métier, plus discret celui de la collecte d’épargne, auprès des réseaux bancaires, des assureurs, des zinzins, les investisseurs institutionnels.
Devant la courbe des levées de fonds nationales en croissance constante depuis 2009, le président national annonce que l’on dépasse pour la première fois le seuil des 20 milliards d’euros collectés dont une part forte avec des levées supérieures à un milliard € : « L’argent est là, plus que jamais » affirme Dominique Gaillard. Et les gestionnaires font le job puisque 19,3 milliards ont été investis en 2019 dans les entreprises.
@FranceInvestEU est à Marseille avec 140 participants pour débattre sur le #capitalinvestissement en région Sud, dans le respect des règles sanitaires. @DeloitteFrance @Iodaconsulting @risingSUD @LaFrenchTech @FranceAngels @UPE13_ @RE_Provence @dfcgasso @MEDEF_Sud pic.twitter.com/VFTX4AU8eT
— France Invest (@FranceInvestEU) September 14, 2020
L’entreprise innovante moins rentable que l’immobilier !
La rentabilité des investissements selon une étude France Invest réalisée avec EY et publiée en juin 2020 demeure, au-delà des aléas conjoncturels, confortable. L’analyse sur le temps long, depuis 1987, révèle un TRI (1) de 10,45, « une performance nette toujours supérieure aux indices CAC et aux autres classes d’actifs. Sur le long terme, le capital-investissement français affiche des rendements élevés et résilients » conclut cette étude. Sur dix ans le CAC affiche 7,1 % et l’immobilier 6,2 % de performances.
Par contre les chiffres sur le temps long attestent de différences notables qui expliquent nombre de difficultés de financement de projets. Le capital investissement performe à 11,3 % à fin 2019, mais avec de grandes inégalités. Le capital transmission, qui draine les plus gros budgets atteint près de 15%, le capital développement près de 8 % ; par contre le capital innovation, qui concerne nos start-up n’atteint pas les 5 %, même s’il est en progression de près de 2 points entre 2018 et 2019.
Autrement dit, l’investissement dans une entreprise innovante reste statistiquement d’une rentabilité moyenne inférieur de 2,5 points par rapport à l’immobilier. D’où cette répartition des investissements vers les entreprises : 54% soutenues en capital développement, 26 % en capital innovation et 19% en capital transmission.
Ce qui explique le discours paradoxal : les fonds ont de l’argent, mais les projets manquent, sous-entendu : nous cherchons des plans de développement de PME matures, plus que des start-up ayant à peine fait leur POC, leur preuve de concept.