L’entreprise familiale Brousse & Vergez, spécialisée dans les ingrédients pour les métiers de bouche et les fruits et légumes séchés, confits ou appertisés s’était fixé comme objectif, en 2017, d’atteindre le chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2022. La cible est en vue avec la reprise de la société sétoise de négoce d’olives Delieuze.
La société distribue ses gammes d’olives (variétés beldi ou picholine) et d’huile d’olive sous les marques Delieuze ou Saint-Jean en grande distribution, auprès de grossistes spécialisés, de forains, dans l’industrie et à l’export. La société familiale, crée en 1845, propriété de Renaud Delieuze et de son fils, Alexandre, était en perte de vitesse, malgré un sourcing au Maroc reconnu, une image de marque prometteuse et des produits de qualité.
Depuis lundi 18 mai 2020, les activités de Delieuze ont été transférées de Sète à Marseille au siège de Brousse & Vergez dans la ZAC de Saumaty-Séon. L’intégration de la société Delieuze permet au groupe marseillais de se renforcer sur la filière olive en consolidant le sourcing Maroc, mais aussi en se déployant sur les origines Espagne et Grèce (Kalamata).
L’ancien président de l’Union pour les entreprises, du Medef régional, et conseiller spécial TPE-PME auprès de Laurence Parisot, présidente du Medef, Stephan Brousse a laissé les rênes de l’entreprise à ses deux fils, Fabien P.-D.G. et Jérémy, directeur général délégué. Celui qui était connu pour ses oranges maltaises de Tunisie, s’est recentré sur un métier et un seul, le négoce.
Nous voulons grandir par croissance externe
Jérémy Brousse
« Nous voulons grandir par croissance externe, souligne Jérémy Brousse, mais avec des activités complémentaires, uniquement dans le négoce et en conformité avec notre portefeuille client. Depuis 2014, nous avons fait une acquisition par an. Les olives Delieuze cochent toutes les cases et nous espérons développer le volume avec un partenaire de production marocain qui a du potentiel ou de nouveaux pays comme la Grèce et l’Espagne ».
Les deux familles se connaissaient avant d’opérer cette acquisition. L’activité transférée est pour l’instant gérée par les équipes de Brousse & Vergez (73 salariés) et le staff Brousse est à l’affût d’activités qui permettraient en deux années de passer des 77 millions € de chiffre d’affaires consolidés avec 8 sociétés aux 100 millions d’euros souhaités. Les résultats sécurisent les banquiers, le groupe a dégagé en 2019, 2,6 millions d’euros de bénéfices.
Crise du covid : un impact limité à 15% du chiffres d’affaires
La pandémie a impacté l’activité, mais de manière inégale. « Nous avons une activité diversifiée et volontairement diversifiée avec des rythmes d’achat différents. Nous avons perdu chez les boulangers pâtissiers, mais nous avons gagné dans la grande distribution, le Ramadan nous a été favorable, nous avons vendu 60 % de dates algériennes en plus. Notre baisse, précise Jérémy Brousse, se limite à 15 % du chiffre ce qui est absorbable. »
Brousse & Vergez n’a fait appel à aucun des dispositifs publics d’appui, les équipes ont fonctionné en télétravail et ont maintenu la relation client. « C’est le résultat d’une politique de long terme de la famille. Nous laissons l’argent dans la société, et un événement comme la pandémie peut nous ébranler, sans nous impacter durablement ».