La Métropole Aix-Marseille tenait sa dernière séance publique de 2024, jeudi 5 décembre. En plein marasme politique national, compte tenu de la motion de censure adoptée la veille à l’Assemblée nationale et la démission de Michel Barnier, l’assemblée locale a joué la carte de l’union. C’est à une quasi-unanimité que le budget primitif a ainsi été adopté. Un budget néanmoins marqué par l’incertitude financière nationale, alors qu’aucune loi de finances n’a pour l’heure été adoptée.
Avec des taux de fiscalité qui n’évoluent pas, ce budget primitif est chiffré à 4,8 milliards en recettes et dépenses, dont le budget principal représente 1,8 milliard d’euros en fonctionnement et 700 millions d’investissement. Suivent ensuite treize budgets annexes, notamment le budget transports, doté en investissement de 400 millions d’euros (contre 550 millions en 2024).
Payan – Vassal : je t’aime moi non plus ?
Il ne s’agit cependant que d’un budget primitif, qui pourra être modifié « dans l’intérêt général », souligne la présidente de la Métropole Martine Vassal.
« Avec ce qui nous pend au nez, on essaiera de voir dans le cadre du vote du budget supplémentaire comment limiter la casse … Car il est certain qu’on continuera de venir nous solliciter pour redresser les comptes », grince le vice-président aux finances et maire de Saint-Chamas, Didier Khelfa, en référence aux élus nationaux.
Le travail fourni est salué unanimement, y compris par les élus aixois qui, fait rare, votent le budget. Du côté de l’opposition de gauche Pour une métropole du bien commun, c’est une « abstention positive. » Le maire de Marseille Benoît Payan se réjouit du maintien de la dotation de solidarité intercommunale, fixée à 46 millions d’euros en 2025 pour la cité phocéenne.
« C’est une chance rare de voir un établissement public de coopération intercommunale fonctionner comme le nôtre » s’avance même l’édile marseillais, faisant fi des chicayas qui, il y a encore peu, animaient les relations entre la gauche et la droite marseillaise. « Esprit de Noël ou grâce républicaine ? » ironise l’ex-député Lionel Royer-Perreaut, devant cette concordance peu habituelle. Certains observateurs spéculent déjà sur un rapprochement potentiel entre le maire de Marseille et la présidente de la Métropole en vue des élections municipales 2026 afin de contrer les extrêmes… Ce qui ne serait pas du tout du goût du président de la Région, Renaud Muselier, très critique à l’égard du bilan municipal.
Accord sur le tracé du tramway vers la Belle-de-Mai
Outre le budget, Ville et Métropole ont également accordé leurs violons sur le tracé de la future extension du tramway vers la Belle-de-Mai – Arenc – National, l’un des quinze projets labellisés dans le cadre du plan Marseille en grand.
Concrètement, ce futur tramway, au départ de l’actuel terminus Longchamp, prolongera la ligne T2 sur 3,47 kilomètres en direction de la place Burel (3e) mais aussi d’Arenc en longeant le boulevard National et la rue Loubon, mais aussi la rue Dr Léon Perrin (pour la portion qui desservira la Belle-de-mai). La ligne desservira par ailleurs la future gare souterraine de Saint-Charles. Des études doivent être lancées pour évaluer l’impact foncier de cette nouvelle ligne.
Reste à voir si l’harmonie continuera de régner lors du GIP transports prévu le 10 décembre prochain, un nouveau jalon dans les prémices des prochaines élections municipales de 2026 qui approchent à grand pas. Elles auront lieu en mars soit dans à peine 14 mois…
Document source : les rapports examinés en conseil métropolitain
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