La start-up marseillaise Searoutes, spécialisée dans l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre, annonce le 22 novembre une levée de fonds de 2,4 millions d’euros. Pour être précis, le tour de table auprès des fonds d’investissements s’élève à 1,3 million d’euros. L’opération est menée par le fonds allemand WSB Beteiligungs qui emmène avec lui un autre acteur d’outre-Rhin, le groupe spécialisé dans le spatial OHB, le fonds international Team ABC, l’armateur marseillais CMA CGM et un groupe de Business angels dont le norvégien Thomas Sørbø (Co-fondateur de Xeneta), experts dans le domaine de la logistique et du transport de marchandises. Cette levée est ensuite complétée par une subvention de 1,1 million d’euros de European maritime and fisheries fund (EMFF), financé par la Commission européenne obtenue en août.
Des itinéraires jusqu’à 60% moins polluants
Searoutes a développé un logiciel basé sur des algorithmes complexes pour calculer le bilan carbone d’un conteneur de marchandises. Il prend en compte le plus de données possibles pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre : temps de trajet, type de navire, carburant utilisé… et propose ensuite des alternatives moins polluantes : « À titre d’exemple, un expéditeur peut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % lorsqu’il prend des décisions d’achat favorisant des flottes de navires plus récents, plus grands et plus lents, et jusqu’à 60 % en choisissant la bonne combinaison de ports et de modes, lorsqu’il envisage un itinéraire porte à porte », explique la société.
Searoutes veut réduire l’empreinte du transports sur toute la chaîne logistique
L’aventure a démarré en Allemagne à Hambourg avec Pierre Garreau et Carsten Bullemer, deux passionnés de voile et de logistique, mais la société a finalement été créée en 2019 à Marseille au sein de Zebox, l’incubateur de start-up de la CMA CGM. Elle conserve toujours un bureau à Hambourg au sein d’un autre accélérateur d’entreprises dédié à la logistique.
La nouvelle levée de fonds doit financer l’accélération du développement et le déploiement de la solution chez les chargeurs, les transitaires et les plateformes de visibilité. « Les chargeurs ont une problématique d’achats et de gestion des flux logistiques sur toute la chaîne, pas seulement sur la partie maritime. Il faut leur permettre de choisir le mode le plus écologique ou la meilleure entrée portuaire, et les aider à choisir l’offre de transport inland la plus avantageuse en termes d’émissions », avance Pierre Garreau. Searoutes affirme travailler avec une soixantaine de clients dont Roquette, un spécialiste des ingrédients d’origine végétale et Ceva Logistics, filiale logistique de CMA CGM.
Searoutes continue par ailleurs ses investissements dans la recherche, en partenariat avec des laboratoires d’intelligence artificielle, pour optimiser le cycle chargement-déchargement « door-to-door ». Elle travaille notamment avec Aix-Marseille Université et le laboratoire d’informatique systèmes (LIS) pour le développement de ses algorithmes.
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