A la tête de la Régie des transports métropolitains (RTM) depuis deux ans, l’élue municipale et métropolitaine Catherine Pila (LR), évoque dans ce second volet de son interview à Gomet’ les relations parfois tendues avec la municipalité issue de la victoire du Printemps Marseillais en juin 2020. Elle regrette en particulier l’absence de concertation et les conséquences sur le trafic des bus de deux opérations emblématiques de la mairie : les dimanches sans voiture « La voie est libre » et la piétonnisation annoncée d’une partie du Vieux-Port pour l’été dans le cadre de « L’été Marseillais.»
La mairie, dans un communiqué, a déploré que la RTM « n’ait pas pu présenter son plan de renforcement de l’offre de bus » pour désencombrer l’accès au littoral. Que répondez-vous ?
Catherine Pila : Je réponds avec ma double casquette de présidente de la RTM et de présidente du groupe d’opposition. La RTM n’était pas à la réunion organisée par la mairie, car il se trouve que ce jour-là, nous avions une réunion métropolitaine. Nous n’avons pas de don d’ubiquité, mais le travail a été fait. En effet, à la RTM, nous avons présenté deux jours avant cette réunion le renforcement de la desserte de nos bus pour le littoral, au nord comme au sud. Aller à une réunion initiée par la mairie pour que la mairie dise « nous avons fait des injonctions à la RTM qui s’est exécutée » et qu’elle se serve d’un travail qui n’est pas le sien, ce n’est pas ma façon de faire. Cependant, je suis pour la concertation, quand elle est efficace et qu’elle permet d’œuvrer pour nos concitoyens marseillais ou non.
En effet, la RTM n’est pas utilisée que par les Marseillais, ou les habitants de la Métropole, elle est aussi utilisée par les touristes. Nous avons 3600 collaborateurs qui sont sur le terrain chaque jour pour les accueillir et il est hors de question que la mairie, ou qui que ce soit d’autre, s’approprie le travail de la RTM et de la Métropole.
Vous êtes-vous quand même concertée avec la mairie sur la question de l’accès au littoral ?
C.P : Lors d’une réunion que nous avons tenue avec la mairie de secteur du 6-8 (lire par ailleurs notre entretien avec Pierre Benarroche, le maire du secteur, NDLR), j’avais proposé que des bus de calibre plus important puissent emprunter la route des Goudes, pour transporter plus de voyageurs. Avec une exigence cependant : je voulais être certaine que le stationnement dans cette zone serait contrôlé et débarrassé par la police municipale pour tester ce bus. La mairie m’avait assuré que cela serait fait, mais le jour où l’équipe de la RTM est venue en repérage, il y a avait du stationnement gênant et anarchique des deux côtés de la route, donc il n’a pas été possible de tester le bus. Nous avons alerté l’adjoint en charge de la sécurité Yannick Ohanessian à ce sujet.
« Faire passer des bus de plus gros calibre sur la route des Goudes si le stationnement n’y est pas régulé par la police municipale, c’est un risque que je ne veux pas courir »
Catherine Pila, présidente de la RTM
Travailler sur le littoral sud oui ; offrir une offre plus importante oui, nous sommes vraiment dans cette démarche ; mais faire passer des bus de plus gros calibre si le stationnement n’est pas régulé par la police municipale, c’est un risque que je ne veux pas courir. Si les secours doivent accéder aux Goudes, à Samena, ou à Callelongue, on ne peut pas se permettre d’avoir des bus coincés dans un sens et dans l’autre qui ne peuvent pas se croiser à cause du stationnement anarchique. Cette question du stationnement fait partie des sujets sur lesquels on doit travailler ensemble, avec la municipalité, pour que le stationnement sur cette partie du littoral soit géré et régulé, qu’il soit traité par Yannick Ohanessian. Et à partir de là, nous, à la RTM, sommes opérationnels pour tester ces bus de plus gros calibre.