C’est sous un beau soleil que le maire écologiste des 6e-8e arrondissements de Marseille, Pierre Benarroche, nous a accueilli jeudi 20 mai à la Villa Bagatelle, mairie du 4e secteur de la ville. Dans un bureau très coloré, où l’art sous différents courants, occupe une place importante, le successeur d’Yves Moraine (LR) dresse au micro de Gomet’ un premier bilan après presque un an de mandat. Si ses relations avec la Métropole d’Aix-Marseille Provence sont compliquées, cet architecte de formation ne baisse pas les bras et tente, tant bien que mal, de relayer les demandes des 125 000 Marseillais dont il est le porte-voix. Entretien.
Après presque un an de mandat en tant que maire des 6e-8e arrondissements de Marseille, quel bilan tirez-vous ?
Pierre Benarroche : Le bilan est évidemment positif. Au-delà de la surprise qu’on a eu de gagner ce secteur, on a eu le bonheur d’arriver dans une mairie où ça se passe bien. Certes, il y a eu quelques interrogations de la part des fonctionnaires qui travaillent ici, mais globalement l’ambiance dans la mairie est excellente. C’est agréable de travailler tous ensemble parce qu’on veut faire bouger les choses. Mais je ne vais vous étonner en vous disant que l’adaptation est compliquée pour un maire citoyen comme moi qui n’a jamais eu de mandat électif, et encore moins de mandat exécutif. Être à la mairie de Bagatelle, c’est avoir la responsabilité de 125 000 personnes. Les habitants sont très attentifs, ils mesurent en permanence l’écoute que je leur porte. J’ai eu ce sentiment dès le départ qu’ils avaient besoin de s’exprimer et d’être entendus. Bien sûr cela arrive qu’ils me fassent des remarques qui ne soient pas agréables. Mais on les prend comme telle et on essaye de résoudre les problèmes. J’essaye d’être très présent sur le terrain. C’est aussi ça une mairie de secteur, c’est un relais de proximité.
C’est anormal qu’une collectivité comme la Métropole prenne en otage les habitants de Marseille.
Pierre Benarroche
Avez-vous des projets concrets sur le feu pour le 6e-8e ?
PB : Évidemment, on n’a pas été élu pour ne régler que les petits problèmes. On a été élu pour changer la ville, cela passe par la mise en place de projets. On est en phase de construction. Des projets, on en a beaucoup. Mais dans une ville comme Marseille, quand on connaît les compétences propres aux collectivités, on sait que le champ d’action des mairies de secteur est relativement réduit. Une grande partie des compétences sont à la Métropole. On aimerait bien que nos réflexions sur le logement, sur la voirie, sur les transports soient entendus par la Métropole. Les dossiers sont prêts, ils sont montés. Maintenant il suffirait que la majorité métropolitaine, qui n’est pas satisfaite d’avoir perdu la mairie de Marseille, reconnaisse cet état de fait, et accepte le résultat des dernières élections municipales. On aimerait que ce qui devrait être notre premier partenaire joue le jeu d’une collaboration fructueuse et que cette collectivité accepte de travailler avec la Ville. C’est anormal qu’une collectivité comme la Métropole prenne en otage les habitants de Marseille en les privant des projets que nous souhaitons mettre en œuvre. On réclame au conseil de territoires et à Roland Giberti, son président, des réunions régulières de service à service. On met en ligne sur notre site la totalité des courriers qui ont été adressés à la Métropole, mais aujourd’hui force est de constater que nous n’avons pas de réponse. J’espère un retour à la normal à l’issue des élections départementales de cet été.