En redressement judiciaire depuis décembre dernier, l’usine Alteo de Gardanne est finalement mise en vente annonce le 5 juin nos confrères de Marsactu. Les deux administrateurs judiciaires, maitre Frédéric Avazeri et Philippe Jeannerot, ont publié il y a une semaine une annonce sous la forme d’un « appel à partenariat et/ou recherche de candidats pour projet de cession ». En clair, le groupe recherche de nouveaux associés prêt à financer la relance de l’entreprise par une prise de participation ou en la rachetant purement et simplement. Aujourd’hui, Alteo est détenue par le fonds d’investissement américain HIG qui a racheté l’entreprise à Rio Tinto en 2012.
Alteo toujours bénéficiaire
Dans leur annonce (voir en bas d’article), les administrateurs précisent les derniers chiffres d’Alteo avec un chiffre d’affaires de 228 millions d’euros réalisé en 2019, soit une baisse de 6,5% par rapport à l’année précédente. Ils estiment même le bénéfice de l’entreprise à 9 millions d’euros. En fin d’année dernière, la direction d’Alteo expliquait ses difficultés par « une chute brutale de la demande d’alumine depuis l’été (…) avec une baisse des ventes de 30 % au mois de novembre ». Depuis, la crise du coronavirus est venu compliquée un peu plus les échanges commerciaux internationaux précipitant ainsi la mise en vente de l’usine.
Alteo réalise 70% de son chiffre d’affaires à l’étranger et vend de l’alumine plus de 630 clients dans le monde entier. Une activité considérée comme stratégique pour la France. Alteo fournit d’ailleurs 80 % des besoins nationaux en alumine de spécialité.
En plus de ce contexte commercial défavorable, Alteo doit également investir lourdement pour réduire ses rejets polluants aujourd’hui toujours au-dessus des normes environnementales. Le préfet de Région lui avait octroyé un délai de six mois jusqu’au 8 juin pour se mettre en conformité.
Deadline pour les offres de reprise : 24 juillet
Alteo emploie 511 salariés et plus d’un millier de personnes indirectement. Son avenir est donc au cœur des préoccupations politiques avec un enjeu social très important pour la région. La CGT annonce d’ailleurs qu’elle va interpeller le gouvernement sur le sort de l’usine. Côté tribunal de commerce, les candidats à la reprise ont jusqu’au 24 juillet pour déposer une offre.
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