Elle ne sortira pas de terre avant 2030, mais la future cité judiciaire de Marseille constitue déjà l’un des chantiers majeurs à venir sur le périmètre d’Euroméditerranée.
En novembre dernier, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a en effet annoncé son implantation dans cette partie de Marseille, plus précisément entre la zone logistique de Sogaris et la tour CMA-CGM. A l’occasion d’un point presse organisé jeudi 8 février, la présidente du conseil d’administration d’Euroméditerranée et sa directrice générale font un point d’étape. Alors qu’une concertation sera prochainement lancée pour trouver une nouvelle vocation au futur ex-palais de justice dans le centre-ville, pour ce qui est du nouveau bâtiment, « la réflexion est engagée avec l’Agence pour l’immobilier de la justice (Apij) », affirme ainsi Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée.
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« L’Apij débute les études de faisabilité. De notre côté, nous avançons sur le calendrier opérationnel, les études sur les sols et les aménagements. L’échéance fixée par le ministre de la Justice, 2030, laisse certaines latitudes. En tout cas, l’Apij a bien l’intention de lancer un concours d’architecte l’année prochaine, donc les choses sont enclenchées », poursuit Aurélie Cousi alors que certains acteurs économiques, à l’instar du président de la CCI métropolitaine Aix-Marseille Provence, Jean-Luc Chauvin, espèrent encore, avec de nouvelles études, montrer que le choix de la délocalisation vers Euroméditerranée représente un coût supérieur aux bénéfices attendus.
Ces études de faisabilité doivent aussi permettre d’anticiper les contraintes du terrain choisi, situé en zone inondable. « C’est le cas de la majorité des terrains d’Euroméditerranée. Mais nous allons faire en sorte qu’il ne le soit plus », rassure la directrice générale, questionnée par Gomet’ en amont de la conférence de presse.
La cité judiciaire, une « opportunité intéressante » pour dynamiser le quartier
Interrogée sur la réticence des avocats sur le choix du lieu, dont le bâtonnier qui déplore un manque de “vie” dans le quartier et de trop longues distances avec les cabinets situés en centre-ville, Laure-Agnès Caradec répond : « La vie s’installe au fur et à mesure des opérations. Le fait d’avoir cette cité judiciaire est une opportunité intéressante pour nous, afin de dynamiser le secteur. »
La présidente d’Euroméditerranée précise toutefois qu’il n’est pas certain que les avocats délocalisent leur cabinet du centre-ville vers Euromediterranée. D’ailleurs, l’établissement public de coopération intercommunale n’enregistre pour l’heure pas de demandes de la part des promoteurs pour construire d’éventuels nouveaux cabinets à proximité de la cité judiciaire. « Certains avocats ont demandé à ce que des box de travail soient installés dans la future cité judiciaire afin qu’ils puissent travailler si besoin entre deux audiences, pour limiter les déplacements », ajoute-t-elle néanmoins. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, pour sa part, a prévu de revenir pour la pose de la première… dans quelques années.
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