Lors des Rencontres professionnelles de la Ville durable Méditerranéenne, organisées par Euroméditerranée le 15 octobre, la question de la co-construction de logements durables dans l’arc méditerranéen et en particulier à Marseille, est au cœur des discussions entre les professionnels du secteur. Face aux enjeux complexes liés à l’urbanisme, au climat méditerranéen et aux contraintes économiques actuelles, l’adoption des référentiels de qualité mis en place par Euroméditerranée et généralisée depuis juin 2022 à tous les nouveaux projets, apparaît aujourd’hui comme un outil essentiel pour garantir des projets immobiliers à la hauteur des défis actuels. Explications.
L’extension d’Euroméditerranée à l’étude pour « accélérer la rénovation urbaine » (Mirmand)
Aurélie Cousi, directrice générale d’Euroméditerranée, a rappelé lors d’un table ronde que l’objectif n’est pas « seulement de garantir des logements durables et respectueux de l’environnement, mais aussi de les rendre économiquement viables pour les habitants de Marseille, tout en tenant compte des spécificités géographiques et climatiques du territoire. »
Les référentiels : un cadre pour parler le même langage
Dans ce cadre, l’établissement public d’aménagement a établi des référentiels de qualité articulés autour de six valeurs clés. Le portrait de la ville durable méditerranéenne se dessine à travers ces principes fondamentaux. Ces valeurs s’incarnent concrètement sous forme de grilles d’indicateurs, à destination des professionnels du secteur. Trois types de grilles ont été développées : une pour les logements neufs, une pour les bâtiments de bureaux, et une fiche générique intégrant des critères objectifs en matière de qualité spatiale, urbaine, paysagère, programmatique, matérielle et environnementale.
Ces grilles visent à guider tous les corps de métiers impliqués dans la conception globale des projets urbains en parlant un même langage. En complément de la fiche de lot, elles facilitent le suivi et l’évaluation des projets à chaque étape, de la conception à la réalisation, jusqu’à l’exploitation. Pour les bailleurs sociaux, comme l’a exprimé Jeanine Fialon-Castel, cheffe de service renouvellement urbain chez Erilia, les référentiels d’Euroméditerranée étaient initialement « perçus comme très contraignants. » Cependant, aujourd’hui « ils se révèlent essentiels pour livrer des logements dignes et adaptés aux besoins des habitants. En posant des cadres clairs dès le départ, ces outils permettent de livrer des logements de qualité malgré les nombreuses contraintes du marché immobilier. »
Le projet Îlot Caz04 du promoteur Nexity
Un exemple marquant de l’application de ces référentiels est le projet Îlot Caz04, mené par le promoteur Nexity à Marseille. Sandrine Postic, directrice générale de de Nexity pour la région Aix-Marseille, a expliqué comment ce projet, développé sur une ancienne friche industrielle, a intégré les référentiels d’Euroméditerranée dès ses premières phases de conception. Le projet Îlot Caz04 illustre plusieurs bonnes pratiques issues des référentiels, notamment « la création d’espaces verts dans une zone urbaine dense, l’optimisation de l’ensoleillement des logements grâce à la modélisation 3D, ainsi que l’accent mis sur la durabilité avec 80% des logements bi-orientés. Le projet a également été pensé pour les primo-accédants à faibles revenus, garantissant un accès à des logements de qualité tout en maîtrisant les coûts, en grande partie grâce au soutien du Fonds vert national et à la politique d’Euroméditerranée », a détaillé la directrice générale de Nexity Aix-Marseille.
Nicola Delon, chargé de la mission qualité urbaine et architecturale pour la Ville de Marseille souligne « qu’il ne faut pas chercher à simplifier ces référentiels, mais plutôt à clarifier les exigences pour les rendre plus compréhensibles par tous les acteurs. Cela permet de garantir une vision commune des objectifs. »
Les référentiels d’Euroméditerranée ne sont pas figés. Ils sont conçus comme des outils permettant d’ajuster les projets en fonction des retours d’expérience sur le terrain et des avancées technologiques et scientifiques. La capitalisation des données récoltées permet également de formaliser le rapport annuel de performance environnementale demandé par la direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP).
Lien utile :
Suivre l’actualité de l’immobilier sur Gomet