Comment Gojob (Aix-en-Provence) mobilise l’IA pour accélérer sa croissance

Gojob, le spécialiste aixois de l’intérim numérique a présenté le 18 juin son assistant virtuel d’IA conversationnelle dédié au recrutement : Aglaé Alpha. Cette solution est mobilisée depuis deux ans sur l’ensemble des activités pour répondre aux besoins de plusieurs grands clients, tels que Carrefour et Ceva Logistics, filiale de CMA CGM souligne la start-up créée par Pascal Lorne en 2014.

L’IA conversationnelle a permis une augmentation « spectaculaire du chiffre d’affaires cette année, avec une croissance de plus de 89 %. » Pascal Lorne précise qu’en 2023, le chiffre d’affaires est supérieur à 100 millions d’euros. Benjamin Vallat, porte-parole de Gojob souligne que le recours à l’IA a permis d’éviter l’embauche de nouveaux recruteurs.

Alors, comment l’entreprise aixoise a-t-elle développé cette capacité à mobiliser efficacement les nouvelles technologies pour soutenir sa croissance sur le marché du recrutement ?

La start-up aixoise collabore avec Mistral IA et Chat GPT

Depuis sa création, Gojob est une start-up technologique spécialisée dans le tri des CV et la proposition de candidats grâce à des algorithmes de mise en correspondance. Sa vaste base de données est désormais exploitée par l’IA générative. « Aglaé Alpha a été développé en collaboration avec Chat GPT et Mistral IA, dont nous sommes clients. Nous sommes parmi les premiers à expérimenter à grande échelle leurs solutions et c’est un succès en termes de productivité », se félicite Benjamin Vallat.

Cette solution fonctionne de manière intégrée en effectuant une série d’actions en chaîne. Benjamin Vallat détaille le fonctionnement du processus de recrutement digitalisé à Gomet’ : « Nous commençons toujours par le sourcing des candidats, en recherchant les profils les mieux adaptés à chaque offre. Ensuite, nous effectuons une pré-qualification des données des candidats, suivie d’un entretien final avec un recruteur pour finaliser leur intégration. La plateforme automatise la majorité de ce processus, mais l’entretien final est toujours conduit par un humain. »

Il précise également qu’Aglaé Alpha facilite particulièrement la phase de sourcing, en calculant chaque semaine près de 700 millions de scores de matching. Grâce à cette approche, 60 000 postes ont été pourvus pour de nombreux grands groupes français clients de Gojob affirme la société.

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20 millions d’investissements en R&D

Un autre avantage majeur pour l’entreprise est la maîtrise des coûts. « L’assistant virtuel accomplit le travail équivalent à celui de 200 recruteurs ou 130 agences d’intérim », précise Benjamin Vallat. Chaque année, l’IA de Gojob traite deux millions de candidatures. Un succès que Pascal Lorne attribue notamment aux investissements en recherche et développement qui s’élèvent à environ 20 millions d’euros sur quatre ans, précise le président de l’entreprise (dont une partie provenant de levées de fonds auprès de la Caisse des dépôts et consignations et du fonds Amundi).

Le porte-parole de la start-up qui emploie environ 200 collaborateurs en France et aux États-Unis ne donne pas de chiffres plus précis : « Nous ne souhaitons pas communiquer sur les effectifs de nos équipes, car cela fait partie de nos secrets de fabrication. Notre modèle économique repose sur la capacité à gérer des opérations à grande échelle, en fournissant des candidats intérimaires pour des besoins de plusieurs centaines de personnes par site. »

« Avant l’intégration du programme, nous cherchions des investisseurs. Maintenant, c’est eux qui viennent à nous ! »

Pascal Lorne, fondateur et président de Gojob

Avant la mise en place de stratégie pour assurer le déploiement en France et aux États-Unis de cette nouvelle solution, le développement d’Aglaé Alpha a été facilité par le programme Next 120 de la mission French Tech dont Gojob fait partie (parmi cinq lauréat régionaux cette année).

Les 120 start-up du programme sont sélectionnées sur des critères de performance économique (levée de fonds ou hypercroissance des revenus). « Avant l’intégration du programme, nous cherchions des investisseurs. Maintenant, c’est eux qui viennent à nous ! La validation par l’État renvoie une image de qualité, de confiance et cela contribue à une sorte d’institutionnalisation de l’entreprise. »

Gojob prévoit le recrutement d’une dizaine de collaborateurs à Aix-en-Provence

Les invitations régulières à des réunions avec des dirigeants de grands groupes comme lors du salon professionnel Viva Tech 2024 ont également fait leurs preuves. « Il s’agit de mises en relation pour le business à très haut niveau, organisées par la French Tech qui joue le rôle d’intermédiaire entre les scale-up et les dirigeants du CAC 40, raconte Pascal Lorne à Gomet’, lui-même ancien président d’Aix-Marseille French Tech. Le programme est d’une efficacité redoutable ! Nous avons rencontré trois directeurs de grands groupes et nous sommes actuellement en pleine négociation pour la signature d’un contrat avec l’un d’eux. Il s’agit d’un groupe de distribution français que nous démarchons depuis six ans sans succès. »

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Le programme propose également un support juridique pour répondre à des appels d’offres nationaux qui peut prendre la forme d’une véritable mobilisation des services de l’État. « La mission French Tech nous a aidés à débloquer un marché avec une entreprise étatique de premier plan car cet appel d’offres excluait les start-ups avec des critères très restrictifs. Or, avec notre modèle digital, nous avons la capacité de répondre à ce type de prestations, voire mieux que des prestataires traditionnels. Nous avons étaient mis en relation avec la direction des achats de ce groupe grâce à une cellule de l’Élysée, pour trouver les bons interlocuteurs et présenter notre candidature. En temps normal, cela est impossible » relate le fondateur de Gojob.

Autre coup de pouce majeur : le recrutement de nouveaux collaborateurs. « En termes de marque employeur, cela a un impact positif également sur les candidats qui souhaitent nous rejoindre car l’entreprise fait partie du top. » GoJob prévoit ainsi de recruter une dizaine de nouveaux collaborateurs à Aix-en-Provence dans son laboratoire d’IA.

Lien utile :
L’actualité de Gojob dans les archives de Gomet’