La vague de gauche du Printemps marseillais victorieuse sur le Vieux-Port, à l’hôtel de ville de Marseille, n’aura pas franchi les grilles du jardin du Pharo. Martine Vassal, la présidente sortante de l’institution lancée en 2016, a été réélue haut la main dès le 1er tour de scrutin avec 145 voix contre 61 à Gaby Charroux, le maire communiste de Martigues, 22 voix à Jean-Pierre Serrus, le maire LREM de La Roque d’Anthéron et 11 voix à Stéphane Ravier, le sénateur RN des Bouches-du-Rhône.
L’élection du bureau et des vice-présidents doit avoir lieu dans l’après-midi après la pause déjeuner décrétée par la présidente qui s’est félicitée de sa réélection. Emue aux larmes après une campagne des municipales « longue et particulièrement dure », elle salue son « papa » présent sur place et remercie ses enfants de l’avoir « supporter.» Puis vient le premier discours de la nouvelle mandature avec un appel insistant à réformer la Métropole. Elle fait référence au travail de Marseille Métropole Audacieuse, son groupe de travail sur l’économie lancé en 2019 en marge de sa candidature, et puise sa vision après deux ans à la tête de l’institution.
Pour répondre à « la grande diversité du territoire et à son côté multipolaire autour des anciennes intercommunalités, » il est donc nécessaire de se doter « d’une organisation qui nous soit propre afin d’être pleinement acteur de notre culture… Il est nécessaire de disposer d’une institution profondément réformée… dans un contexte financier contraint » poursuit-telle.
« C’est un devoir de nous engager dans un mouvement de refondation avec des principes clairs pour notre organisation. Tout d’abord il faut concevoir une Métropole de projets en faisant la distinction entre les compétences stratégiques et les compétences de proximité. Elle souligne que les compétences stratégiques sont plus particulièrement le développement économique, l’aménagement du territoire, les politiques de mobilité, l’environnement, l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.»
« Les compétences de proximité seront mieux organisées et assurer par le couple commune – territoire.»
Martine Vassal
Concernant les territoires dont les compétences doivent être définis en commun, « les compétences de proximité seront mieux organisées et assurer par le couple commune – territoire.» Et Martine Vassal de poursuivre : « Il nous faut repenser l’organisation du pouvoir financier et fiscal. Il est nécessaire que notre action s’appuie en la matière sur audit budgétaire et financier qui nous permettra d’évaluer au mieux le poids de la dette et d’envisager un nouvel équilibre dont bénéficieront les territoires et les communes.»
Martine Vassal parle ensuite des ressources humaines : « Il est nécessaire d’élaborer un nouveau cadre des ressources humaines pour une meilleure gestion des emplois et des compétences en clarifiant les modes d’organisation.» Puis elle finit par la nécessaire réforme institutionnelle.
« Il nous reste à imaginer de nouvelles formes de gouvernance qui enrichiront la Métropole et la diversité de nos territoires.» Elle confirme la constitution d’un comité des présidents annoncé lors de sa présentation la veille à Pélissanne. Celui-ci « pourrait donner un nouveau souffle à notre projet métropolitain. Ce projet nous devons le repenser et le réécrire ensemble. Ce n’est qu’une étape » assure Martine Vassal. « La réforme de la loi doit proposer un cadre renouvelé adapté à notre territoire. Il faudra envisager une restructuration fondée sur la reconnaissance juridique dont la personnalité morale des territoires. Cela permettra sur le plan institutionnel de conjuguer diversité et unité d’une métropole renouvelée.» Les conseils de territoire, voire les EPCI d’avant la Métropole, sont de retour.
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