140 rapports étaient à l’ordre du jour du conseil municipal du 28 février de la Ville de Marseille. La séance était donc bien chargée… En préambule, « tradition républicaine » oblige, l’hémicycle a reçu le préfet de police Pierre-Edouard Colliex, invité par le maire. Cette invitation intervient en amont du 12 mars, date à laquelle la Ville de Marseille et la préfecture de police renouvelleront la convention de partenariat entre polices nationale et municipale, qui doit être renforcée en termes d’ambition et de moyens, promet le maire.
La promesse de 800 policiers municipaux à l’horizon 2026
« Jamais la coopération entre la Ville et l’Etat n’a été aussi fructueuse », se réjouit Benoît Payan, qui réaffirme l’objectif de la Ville de se doter à l’horizon 2026 d’un effectif de 800 policiers municipaux au total (contre 613 aujourd’hui).
De son côté, le représentant de l’Etat égrène les victoires policières : « Cette année nous avons éradiqué plusieurs points de deal, la délinquance dans les transports a baissé, depuis 2023, 10 tonnes de cannabis ont été saisis … Et en 2025, les opérations de restauration de la sécurité du quotidien seront renforcées, avec une présence accrue des forces de police », promet ainsi Pierre-Edouard Colliex.
Plan anti-bruit : la police municipale bientôt dotée de sonomètres et radars sonores ?
Après le départ du préfet, la thématique sécuritaire a tenu le haut des débats au travers de plusieurs rapports, présentés par l’adjoint à la sécurité Yannick Ohanessian. Au détour du rapport 25, les élus ont ainsi voté la dotation en sonomètres et radars sonores de la police municipale. Il s’agit d’une première concrétisation du “plan anti-bruit” promis par Benoît Payan lors de ses vœux à la presse en janvier dernier. L’installation de radars sonores s’inscrit dans le cadre d’une expérimentation plus large à l’échelle nationale. La Ville va donc faire la demande à l’Etat pour obtenir ces radars sonores, qui permettent de verbaliser le bruit …
Une nouvelle antenne de police municipale à Saint-Jérôme
Autre promesse formulée par Benoît Payan lors de ses vœux de début d’année, les élus ont approuvé en conseil municipal la création d’une nouvelle antenne de police municipale au 77 avenue de Saint-Jérôme (13e), pour un coût chiffré à 350 000 euros. Il s’agira de la troisième antenne après celle de la Canebière (1er) et du boulevard d’Haïfa (9e). Elle doit compléter l’action du futur commissariat de police des 13/14, promis par l’Etat.
L’initiative, « qui répond à demande forte des habitants », est saluée par la maire de secteur Marion Bareille (LR). Elle tempère néanmoins : « Cette antenne aurait pu être mise en place plus tôt. En quatre ans, la sécurité n’a pas été votre priorité. Le moratoire sur la vidéosurveillance en est un exemple criant. Marseille a accumulé quatre ans de retard », déplore la maire de secteur.
Des caméras nomades pour lutter contre les dépôts sauvages
La municipalité entend aussi accentuer la lutte contre les dépôts sauvages et compte pour cela s’équiper de caméras “nomades.” Selon le rapport 24 présenté en conseil municipal, ces caméras nomades présentent des avantages, notamment une « souplesse d’installation », « une simple notification par arrêté préfectoral [étant] requise » et sont, comme leur nom l’indique, mobile pour capturer « des preuves exploitables pour identifier les auteurs et engager les poursuites nécessaires. » La brigade de lutte contre les dépôts sauvages sera ainsi dotée de vingt caméras de ce type.
Sécurité dans les transports : l’opposition de droite interpelle la Ville
Du côté de l’opposition de droite, ce renforcement du volet sécuritaire n’est pas pour déplaire. « Aujourd’hui, nous disposons d’un centre de vidéosurveillance (CSU) efficace. Vous avez changé d’avis et c’est une bonne chose pour Marseille », félicite le conseiller municipal d’opposition Jean-Yves Sayag. Au centre, l’ex député Lionel Royer-Perreaut demande, pour sa part « le détail de la ventilation des effectifs policiers par arrondissement », estimant certains quartiers lésés par rapport au centre-ville. Certains, comme la présidente du groupe d’opposition (DVD) Catherine Pila, y voient néanmoins « une échéance brandie », à l’approche des élections municipales.
Le matin même, dans les colonnes de La Provence, la présidente de la Métropole et potentielle candidate aux municipales Martine Vassal mettait également l’accent sur la sécurité dans ses propos, notamment dans les transports. Elle souhaite ainsi armer les agents de la RTM, ,à l’image des agents de la RATP parisienne, et prône la « tolérance zéro. »
En savoir plus :
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