Le président de l’UPE 13, Philippe Korcia a l’habitude de dire : « le syndicalisme est un sport de combat ». En période de guerre contre le virus, il compte bien se battre pour les entreprises du département. La patron des patrons du département insiste : « Il est hors de question qu’une seule entreprise ne disparaisse à cause du Covid-19 ». Une volonté qu’il partage avec le Président de la république. Pour autant, il sera intransigeant envers l’Etat qui a promis de soutenir les entreprises : « On sera aux côtés de nos adhérents dans cette période difficile et je monterai au créneau si nécessaire », prévient-il à l’occasion d’un Facebook live auquel il s’est prêté lundi 6 avril pour répondre aux questions des entrepreneurs.
L’UPE 13 vigilant sur le chômage partiel et le prêt garanti par l’Etat
Chômage partiel : « Si vous n’avez pas reçu les paiements au 15 avril, prévenez-nous. On interviendra ! »
Philippe Korcia
Si l’Etat a annoncé des dizaines de milliards d’euros pour soutenir les entreprises, la mise en œuvre des différents dispositifs s’avère plus complexe en réalité. De nombreuses entreprises se plaignent encore de ne pas avoir reçu leur code de la Direccte pour obtenir le chômage partiel : « Il y a eu quelques problèmes à l’allumage sur le site de la Direccte qui n’était pas dimensionné pour soutenir un tel afflux de demandes mais aujourd’hui, j’ai l’impression que ça va mieux », répond Philippe Korcia. Désormais, il souhaite croire que les dossiers vont être instruits et les indemnités rapidement versées : « Si vous n’avez pas reçu les paiements au 15 avril, prévenez-nous. On interviendra ! », assure-t-il.
Même chose pour le prêt garanti par l’Etat. « Je suis alerté que certaines banques ne jouent pas le jeu alors qu’elles m’assurent que les dossiers avancent, s’étonne le président de l’UPE 13. Si la banque refuse de donner son pré-accord dans les deux jours, appelez l’UPE 13 ! ». Il se montre plus virulent envers les assurances : « J’ai rarement vu une profession qui se dédouane aussi facilement sous le prétexte que le mot pandémie ne figure pas dans le contrat. Elles doivent rapidement intervenir pour payer les entreprises », réclame Philippe Korcia.
L’UPE 13 favorable à une annulation des charges
Globalement, le patron de l’UPE 13 se félicite des annonces de l’Etat mais en premier défenseur des entreprises locales, il aimerait aller encore plus loin. Sur les charges notamment. En tant que président de l’Urssaf Paca, « je suis prêt à aller au-delà du mois de mai », promet-il pour le report des charges salariales. Il semblerait même plutôt favorable à l’annulation de certaines de ces charges. Interrogé sur les loyers, il estime que « le report n’est pas suffisant quand il s’agit notamment des petits commerçants ». Ainsi, l’UPE 13 a demandé à l’Etat la mise en place d’un fonds de garantie des loyers « pour aider les entreprises sans pour autant léser les petits propriétaires », précise-t-il.
Philippe Korcia veillera au respect du droit des entreprises mais en profite pour leur rappeler leurs devoirs. « Il faut payer la TVA », commence-t-il par rappeler. « Payez vos factures, poursuit-il. Il faut un échange perpétuel entre les clients et les fournisseurs pour faire vivre l’économie ». Il s’adresse notamment aux grands groupes qui font vivre leurs sous-traitants et se doivent de montrer l’exemple. Il annonce d’ailleurs la création d’un « groupement des grandes entreprises nationales implantées localement pour soutenir les plus petits » au sein de l’union patronale.
« On a vu comment les entreprises ont très vite adopter le télétravail. C’est formidable.»
Philippe Korcia
Sur l’après-crise, il prévient qu’il « faut inventer un nouveau modèle pour résister à ces crises qui risquent de se reproduire ». Il veut limiter notamment la dépendance du territoire en terme de production « Il faut relocaliser. Ça coute plus cher mais aujourd’hui, on en paye encore plus cher », justifie-t-il. Philippe Korcia prône également la préférence territoriale pour faire tourner les entreprises du territoire plutôt que d’aller chercher un savoir-faire plus loin. Enfin, il lance une réflexion sur le travail présentiel : « On a vu comment les entreprises ont très vite adopter le télétravail. C’est formidable. Il faut maintenant se poser la question : a-t-on vraiment besoin d’autant de mètres carrés pour notre activité ? »
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