Ce mardi 3 décembre a été donné le coup d’envoi de la troisième édition d’Emerging Valley. Dans le cadre feutré du Musée regards de Provence, entre les toiles exposées au premier étage, environ deux-cents personnes étaient attendues pour un cocktail de bienvenue – mélange de start-up africaines et de représentants de l’écosystème économique marseillais. Avant ces réjouissances avait lieu une conférence de presse, l’occasion de rappeler les ambitions de ce rendez-vous qui s’est imposé depuis trois ans dans le calendrier métropolitain.
Samir Abdelkrim : « Mettre en relation start-up et investisseurs »
Samir Abdelkrim, fondateur d’Emerging Valley, est évidemment présent pour lancer les débats. Il voit dans l’événement qu’il a créé en 2017 un « temps fort pour le territoire ». « Mettre en relation les start-up et les investisseurs est au cœur de cet événement, pour résoudre ce problème du passage de l’échelle et le manque de financements » souligne celui qui est devenu au fil des années l’expert francophone de l’innovation africaine. Un événement qu’il connecte volontiers avec le Sommet des deux rives, grand forum de mise en relation des mondes économiques et politiques des pays méditerranéens qui s’est tenu en juin 2019 dans la cité phocéenne en présence du président Macron. Il était d’ailleurs l’une des dix personnalités françaises de la société civile associée à la préparation de l’événement.
« Nous avons la chance cette année de réunir des délégations de start-up des pays du Sommet des deux rives, algérienne, mauritanienne, tunisienne, marocaine » égrène Samir Abdelkrim, qui insiste sur la vocation d’Emerging Valley à « construire de l’intelligence collective pour faire émerger des propositions qui seront disséminées dans le cadre du prochain Sommet des deux rives qui aura lieu en 2020, pour faire de la Méditerranée un véritable laboratoire d’innovation numérique et d’accélération d’impact sociétal et environnemental ». Puis il rappelle les différentes séquences thématiques qui rythmeront Emerging Valley 2019 : la ville durable, l’agritech, le « décloisonnement » entre science et start-up, l’ouverture au monde arabe ou encore le sport.
[ #EV2019 ] Lancement officiel d’Emerging Valley 2019 LE rendez-vous des leaders de l’innovation et de la tech africaine ! pic.twitter.com/n5ubBsUPoU
— Euroméditerranée (@Euromed_MRS) 3 décembre 2019
Bertrand Walckenaer (AFD) annonce un nouveau fonds pour les start-up africaines
La véritable annonce du jour est venue de l’Agence française de développement (AFD), via Bertrand walckenaer, son directeur adjoint. L’opérateur public lance un nouveau fonds d’amorçage doté de 15 millions d’euros à destination des start-up africaines – dont le but sera d’offrir un nouvel outil d’accès au financement pour de jeunes entreprises innovantes du continent dont l’accès au financement bancaire classique est souvent difficile. « Accompagner les entrepreneurs est une priorité » a rappelé Bertrand walckenaer, avant de replacer ce nouvel outil dans le cadre de Choose Africa, une initiative globale de l’AFD visant à consacrer 2,5 milliards d’euros aux PME africaines d’ici à 2022.
« Ces 15 millions d’euros ont vocation à soutenir à un moment très critique du projet entrepreneurial le développement d’un projet » explique Bertrand walckenaer , « via des avances remboursables, des dotations en capital, et des prêts d’honneur ». Pour le directeur adjoint de l’AFD, l’esprit de cet outil est de « donner le coup de pouce dont peuvent avoir besoin certains entrepreneurs sur des segments de niche, sur des projets innovants et sur ce qui leur fait défaut quand ils vont voir une banque ». Il inscrit ce fonds d’amorçage dans « un mur de l’entrepreneuriat, dans lequel on met petit à petit des briques, toujours en partenariat avec des acteurs locaux des pays dans lesquels nous intervenons ».