« Le pic est derrière nous ». Le directeur de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM), Jean-Olivier Arnaud, est apparu visiblement soulagé au point presse organisé vendredi 27 novembre. Pour une fois, il est porteur de bonnes nouvelles : « Avec 93 patients en réanimation et 94 en hospitalisation conventionnelle, nous sommes en phase de décroissance. La pression est bien moins forte qu’il y a une quinzaine de jours », annonce-t-il. La deuxième vague semble enfin diminuer et le personnel soignant peut souffler un peu : « Nous avons traversé une période très difficile et je remercie toutes les équipes qui ont fait front, notamment les élèves qui sont venus en renfort et sans qui nous n’aurions pas pu accueillir tous les patients », les félicite-t-il. L’AP-HM ne relâche pas pour autant sa vigilance : « Cette vague a été bien plus importante que la première et il faut s’attendre à de la houle dans les mois qui viennent. En tous cas, nous nous y préparons », prévient Dominique Rossi, le président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HM.
Une deuxième vague plus meurtrière
Lors du premier épisode au printemps, l’épidémie avait surpris tout le monde avec des pics de 1900 patients Covid hospitalisés dans la région. Ce chiffre déjà impressionnant a pourtant été largement dépassé lors de cette deuxième vague. « Pendant la pire semaine autour du 9 novembre, nous avons atteint des sommets avec 315 patients accueillis par jour », raconte Noémie Resseguier, épidémiologiste à l’AP-HM. Aujourd’hui, alors que l’épidémie est sur une phase descendante, la région compte toujours 400 personnes hospitalisées en réanimation, soit le maximum atteint lors de la première vague. Ce deuxième épisode a donc été « bien plus important tant sur le nombre que sur la gravité », indique le Pr Rossi. En effet, cette vague a tué 265 personnes depuis le mois d’août à l’AP-HM contre 175 précédemment. Rien que sur la semaine du 9 au 15 novembre, la région a enregistré 300 décès.
« On se prépare donc à une recrudescence des cas d’ici un mois et demi en essayant d’améliorer encore notre organisation »
Jean-Olivier Arnaud
La nouvelle période de confinement semble avoir eu les effets escomptés sur la propagation du virus dans la région avec un taux d’incidence de 164 cas pour 100 000 habitants : « En trois semaines, il a été divisé par trois », note Noémie Resseguier. Difficile cependant d’anticiper la suite. « Cela dépend des mesures mises en place dans les semaines qui viennent », explique l’épidémiologiste. Mais dans tous les cas, l’AP-HM se tient prêt à une éventuelle troisième vague : « Nous faisons comme s’il devait y en avoir une. On se prépare donc à une recrudescence des cas d’ici un mois et demi en essayant d’améliorer encore notre organisation », assure Jean-Olivier Arnaud.
L’AP-HM attend les premiers vaccins de Pfizer
Le retour du virus dépend aussi de l’arrivée des nouveaux vaccins tant attendus. Les hôpitaux de Marseille aussi se prépare à leur arrivée. « Nous avons encore très peu d’informations du ministère, avoue le directeur général de l’AP-HM. Mais nous savons que le premier vaccin, celui de Pfizer, doit être conserver à – 80°C alors on a commandé des équipements pour pouvoir les stocker », avance-t-il. Les premières vaccinations pourraient donc intervenir d’ici la fin de l’année et « une chose est sûre, elles seront très ciblées sur les populations les plus à risques », estime Jean-Olivier Arnaud. D’autres vaccins devraient arriver dans la foulée : « Celui de Moderna, puis d’Astrazeneca et enfin Sanofi… D’ici quelques mois, on aura une offre plus diversifiée pour vacciner la population », espère-t-il.
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