Le consortium qui avait remporté l’appel d’offre pour l’exploitation du futur terminal de croisières de luxe au J4, en face du Mucem, abandonne le projet pour des raisons économiques. L’annonce officielle a été faite par Hervé Martel lors du Blue Summit Forum qui se déroulait à Marseille le 5 décembre dernier, mais l’information était connue par le port depuis plusieurs mois, les lauréats (Viking Cruise basée à Bâle et Los Angeles, et Royal Carribean Cruises située Miami et la compagnie française Le Ponant) ayant informé par courrier leur intentionnée ne pas poursuivre le projet.
Selon les informations du Marin, confirmées auprès de Gomet’ par une source portuaire, les opérateurs américains ont préféré renoncé en raison d’un modèle économique jugé trop incertain avec un cumul de coûts d’investissements initiaux et de redevances d’exploitation.
La compagnie Le Ponant troisième partenaire ne pouvait dès poursuivre seule le projet, le GPMM ayant mis comme condition un minimum d’une centaine d’escales par an sur le site. Malgré cette défection le Port affiche toujours souhait de poursuivre le projet. Un nouvel appel d’offre devrait être lancé. L’opération représentait un investissement total de 25 millions d’euros financés par le port et le consortium pour environ 15 millions. En 2023, Hervé Martel, le président du directoire du GPMM se félicitait de l’avancée d’un projet « très ambitieux » qui prévoit la construction d’un bâtiment de 1 000 m2. La mise en service était alors programmée à horizon 2026.
Sébastien Barles : « le projet doit maintenant être abandonné »
L’adjoint à la transition écologique de la Ville de Marseille, Sébastien Barles, a rapidement réagi au retrait du consortium emmené par RCL Cruises en estimant que « le projet doit maintenant être abandonné par le Port. Ces quais, poursuit-il, doivent être ouverts à du transport à la voile, phare de la transition maritime. Les relations entre le monde de la croisière et la majorité municipale ont toujours été conflictuelles.
A l’occasion du dernier conseil municipal marseillais, jeudi 12 décembre, le désormais ex-adjoint à l’économie de Benoît Payan, Laurent Lhardit a rappelé l’objectif municipal de régulation de la croisière : « Toutes les grandes villes qui ont la main pour réguler la croisière régulent. Au delà de la pollution, la croisière de masse génère un tourisme de masse. Le risque est de transformer Marseille en parc d’attraction à ciel ouvert » plaide ainsi le député PS. Des positions qui n’ont bien évidemment pas encourager l’engagement des opérateurs de croisières qui, malgré un marché toujours très dynamique, ont préféré s’abstenir d’investir plus avant à Marseille.
Jean-François Suhas : « le plus beau site de Mediterranée »
« Nous sommes confiants pour la suite » commente pour sa part Jean-François Suhas, le président du Club de la croisière Marseille Provence, qui ne lâche rien sur l’ambition du projet. C’est un site exceptionnel, le plus beau de Méditerranée. Compte tenu de la croissance de la demande sur le marché des croisières de petites dimensions, d’autres candidats vont se manifester. » En attendant le GPMM va poursuivre sur le site les premiers travaux dont le raccordement électrique à quai avant de lancer un nouvel appel d’offre.