En France, le solaire n’en est qu’à ses balbutiements. Il représente seulement de 2 à 3% de la production nationale et pourtant, des entreprises parviennent à faire du business sur cette énergie en devenir. A Marseille, CVE (« Changeons la vision de l’énergie ») est passée en dix ans du stade de start-up à celui d’ETI en devenir de 130 personnes. L’an dernier, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros qui atteint les 47 millions d’euros en année pleine, c’est-à-dire en intégrant les projets en cours de construction. Elle dispose aujourd’hui d’un parc photovoltaïque d’une puissance de 212 MWc dont plus du tiers est situé à l’étranger. Le groupe travaille aussi sur l’hydroélectrique et le biogaz.
CVE face au lobby nucléaire français
CVE couvre toute la chaîne de production photovoltaïque : du développement des centrales à la vente de l’énergie en passant par l’exploitation des installations. Son parc produit l’équivalent de la consommation électrique d’une ville de près de 280 000 habitants mais cette énergie n’est pas destinée aux particuliers. CVE travaille uniquement avec les collectivités et les entreprises. Dans les faits, en France, il vend la quasi-totalité de sa production à EDF. « On a une tradition très jacobine autour de l’énergie, très centralisée. On a un très beau parc industriel électrique avec nos centrales nucléaires mais qui fait que la logique d’accepter de confier la production à des acteurs indépendants n’est pas dans les gènes des services de l’Etat ni d’EDF », regrette Pierre de Froidefond, l’un des trois associés fondateur du groupe.