Après les financements régionaux, ce sont les financements départementaux qui génèrent des tensions à la Ville. A l’occasion du conseil municipal du 16 février, la présidente de la Métropole et du Département Martine Vassal, également élue dans l’opposition de droite à la mairie, a interpelé le maire de Marseille Benoît Payan au sujet du renouvellement du contrat de partenariat entre les deux collectivités, dont le montant financier s’élève à 200 millions d’euros proposés par le Département à la Ville. Des propos déjà tenus en amont du conseil municipal auprès de nos confrères de La Provence, que Martine Vassal a donc réitéré au sein de l’hémicycle. Concrètement, selon l’élue, l’aide du Département doit permettre de financer la rénovation des cuisines scolaires (50 millions d’euros), l’installation d’une régie agricole (50 millions), une piscine municipale (25 millions), une nouvelle médiathèque dans les quartiers Nord (25 millions) ou encore le déploiement de la vidéosurveillance (50 millions).
Martine Vassal affirme ainsi que ses propositions de financement, faites en novembre dernier, sont restées sans réponse de la part de l’édile. « J’ai proposé cette aide sans hésitation parce que la Ville en a besoin. Mais depuis, je n’ai pas eu d’autre contact […] Votre silence ne sert ni à Marseille, ni aux Marseillais. La balle est désormais dans votre camp » lance ainsi la présidente du Département. Brandissant une liasse de courrier, Benoît Payan affirme lui avoir répondu : « Vous avez accusé réception de ces courriers. A moins que ce ne soit votre hologramme …» tance-t-il à son tour.
« Marseille doit accélérer »
En aparté, Martine Vassal ne mâche pas ses mots : « c’est un menteur » accuse-t-elle ainsi à propos du maire de Marseille. Elle affirme ainsi que les réponses faites par Benoît Payan portent sur la fin du précédent contrat liant le Département à la Ville. La demande d’un rendez-vous pour discuter d’un nouveau contrat serait, elle, restée sans réponse. La Ville, de son côté, soutient que les dossiers pour “150 projets spécifiques” ont bien été envoyés au Département pour un montant de 371 millions d’euros, soit bien plus que « le reliquat de fin du précédent contrat » de 111 millions d’euros pour la période 2016-2020 évoqués par Martine Vassal.
« Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne. Le Département n’est pas un tiroir caisse. Il faut d’abord que je rencontre Benoît Payan pour déterminer ensemble les projets. Ensuite, les services de la Ville doivent déposer ces projets sur une plateforme dédiée. » Après des échanges tendues, le ton redevient mielleux entre les adversaires politiques, qui s’accordent toutes deux sur la nécessité d’un futur entretien – dont la date n’est pas encore fixée.
Le député Didier Parakian remue le couteau dans la plaie. « Jamais la Ville n’a été autant aidée financièrement. Il lui faut désormais accélérer. » Il évoque le plan Marseille en grand et la venue de la secrétaire d’Etat Sabrina Agresti-Roubache dans le département cette fin de semaine. « Nous avons vu le malaise dans votre camp à l’annonce de la délocalisation de la cité judiciaire. J’ai saisi la secrétaire d’Etat sur la question de la création d’une zone franche dans le centre-ville pour booster les commerces », affirme ainsi le parlementaire.
« J’ai rencontré hier la secrétaire d’Etat qui est très sensible à la création d’une zone franche urbaine en centre-ville de Marseille pour inciter les investisseurs à venir s’y installer. Mais il faut aussi renforcer les autres zones franches de la ville » nuance Benoît Payan.
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