[Interview] Dominique Sassoon (EELV) : « Tout le monde se met des perruques vertes »

Des négociations entre Aix en Partage (coalition politique et citoyenne de gauche regroupant notamment le PS, LFI et le PCF) et EELV ont eu lieu sans pouvoir aboutir. Le dialogue est-il au point mort ?

D.S. : Jamais je n’affirmerai cela. Simplement, notre ligne n’est pas celle d’une écologie incantatoire. Ce n’est pas une écologie de slogans sans efficacité. Nous ce que nous voulons, c’est une écologie constructive, qui va créer des richesses, faire travailler en synergie les entreprises, penser au tissu économique, et penser à l’environnement global de l’homme. Nous ne voulons pas nous enfermer dans une idéologie qui va masquer cette écologie que nous désirons. Nous voulons par exemple soutenir le monde agricole pour créer des fermes de produits locaux à destination prioritaire des crèches et des écoles, afin que l’on puisse manger local, bio et de qualité, avec l’ambition d’arriver à une autonomie au bout d’un à deux mandats.

Nous privilégierons donc une densification de l’habitat plutôt qu’un étalement, et surtout une préservation des terres pour ne pas bétonniser à outrance.

Dominique Sassoon

On a beaucoup imputé à l’équipe municipale sortante sa politique d’étalement urbain. Comment entendez-vous traiter ce sujet ?

D.S. : En mon sens, il faut privilégier la densification plutôt que l’étalement, et prévoir à chaque fois qu’il y ait toutes les structures nécessaires pour permettre un habitat harmonieux. On constate qu’il y a eu des projets qui n’ont pas pris en compte suffisamment toutes les données en matière de fluidité de circulation et de transports. Nous privilégierons donc une densification de l’habitat plutôt qu’un étalement, et surtout une préservation des terres pour ne pas bétonniser à outrance.

Quel regard portez-vous sur l’apparente conversion de Maryse Joissains-Masini à l’écologie dans cette campagne ?

D.S. : Il n’y a pas que l’équipe sortante qui se convertit à l’écologie. Tout le monde se met des perruques vertes, des écharpes vertes, et des gants verts. Après, il faut que les électeurs préfèrent l’original à la copie, le sincère plutôt que l’hypocrite ou l’opportuniste. Néanmoins, l’écologie est un vrai sujet, et il est très bien qu’il soit approprié par tous les candidats. Il faut toutefois savoir ceux qui sont crédibles, et je pense qu’EELV incarne vraiment l’écologie politique représentative dans notre pays.