Lancé par Sébastien Prudhomme, fondateur de Domino Services (société de services à dominicile), le Camion Emplois Francs sillonne depuis le 26 août les Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV), pour informer les habitants du dispositif gouvernemental et leur proposer de candidater auprès des entreprises partenaires. Sébastien Prudhomme s’est confié à Gomet’ sur cette initiative à vocation économique et sociale.
Quelles sont les grandes lignes de l’opération Camion Emplois Francs, mise en place depuis fin août ?
Sébastien Prudhomme : Le camion est un outil innovant pour recruter des personnes éligibles aux emplois francs en plein cœur des quartiers. Pour rappel, ces embauches sont accompagnées d’une aide financière, pouvant atteindre jusqu’à 15 000 € par recrutement sur trois ans. Concrètement, deux animateurs salariés partent directement à la rencontre des personnes qui ne se rendent pas forcément chez Pôle Emploi, offrant un lien quasi-direct entre les habitants et les entreprises. Dès qu’un postulant se présente, notre mission consiste à l’aiguiller et à transmettre sa candidature à un partenaire, lequel s’engage à lui répondre dans un délai de 15 jours. Or, je tiens à préciser qu’il n’est pas de notre ressort de définir la qualité du candidat. Il y aura certainement un taux d’échecs mais nous comptons sur la masse pour arriver à notre objectif. Quant aux lieux de l’opération, nous avons repéré cinq emplacements, dont deux aux abords des centres commerciaux du Merlan et du Grand Littoral, ainsi que dans des ensembles immobiliers, à La Rouvière (9e) et à Felix Pyat (3e) notamment.
Pourquoi avoir pris cette initiative ?
S. P. : Domino Services, qui va fêter ses dix ans dans trois semaines, doit une partie de son développement aux contrats aidés. Lors des premières années, nous avons fait l’effort de recourir à des personnes dites éloignées de l’emploi, ce qui nous a permis d’obtenir des aides, rendant rapidement rentable une activité habituellement à très faible marge. Lorsque le Président Macron a mis en place les emplois francs, on s’est dit qu’il fallait que ce dispositif perdure. À mon petit niveau, j’ai voulu mettre en avant ces emplois financés, ayant autour de moi une communauté de chefs d’entreprise. Grâce à l’association Vidéal, dont je suis le président – outil d’insertion de Domino Services, qui a favorisé initialement l’insertion à travers des emplois de conciergerie – nous avons voulu faire perdurer cette action.