Quel bilan dressez-vous du premier mois de déploiement du Camion Emplois Francs ?
S. P. : Pour l’instant, nous avons quelques difficultés à attirer des sociétés partenaires. Or, notre feuille de route est de fédérer un maximum d’entreprises opérant dans des secteurs d’activités variés, afin de disposer d’un panel de métiers suffisamment large pour intéresser le plus grand nombre. Nous avons signé trois partenariats, avec Kaporal, Free et Domino Services. Avec le Camion Emplois Francs, nous aimerions proposer plusieurs perspectives de carrières. Cependant, nous sommes très souvent confrontés à un bas niveau de qualification au regard des personnes rencontrées, même si nous atteignons des hommes aux profils techniques, qui ne sont pas attirés par les métiers de l’aide à domicile ou des centres d’appels. Je dois avouer qu’entre l’idée du projet et sa mise en œuvre, ce n’est pas la même chose. Au départ, j’étais persuadé qu’avec deux publications sur la plateforme LinkedIn, il serait simple de capter l’attention des entreprises intéressées. La réalité est tout autre. La semaine dernière nous avons organisé une session collective dans nos locaux. Du côté de Free, une session est prévue en octobre (entretien réalisé le 3 octobre, NDLR). Dans une démarche qualitative, nous désirons faire évoluer l’offre. Notre bilan actuel se porte également sur l’impact des espaces de déploiement. Par exemple, l’opération fonctionne au cœur des cités, contrairement aux abords des centres commerciaux.
Comment allez-vous faire évoluer ce dispositif pour le rendre plus attractif pour les chefs d’entreprise et les potentiels candidats ?
S. P. Au départ, notre cible se concentrait uniquement sur les entreprises susceptibles de recruter au moins dix personnes en l’espace de six mois. De ce côté là, notre regard a changé. Désormais, nous pensons peut-être que les sociétés ne sont pas toutes en capacité de recruter autant de collaborateurs. Pour l’instant, le tarif de la coopération est de 9000 €. Même si ce prix peut paraître excessif, une embauche en emploi franc couvre déjà le coût du partenariat. Cela dit, les entreprises qui ont l’habitude de recevoir des services toujours gratuits de la part des partenaires de l’emploi, sont freinées au vue de la somme à dépenser. De fait, nous réfléchissons à une logique de paiement au succès. L’idée est de facturer 500 € la personne recrutée via le Camion Emplois Francs. Cette nouvelle mesure nous permettrait d’accroître notre réseau de partenaires et d’orienter les candidats vers plus de métiers. À ce jour, nous disposons de beaucoup de candidatures.