Recharge électrique, Martine Vassal dépasse-t-elle les bornes ?
Ambiance électrique au moment d’aborder les rapports « transports et mobilité durable ». Étienne Tabbagh (EELV) se dresse contre la proposition du LR Henri Pons ; créer 200 bornes de recharge pour véhicules électriques, et ainsi doubler le parc métropolitain. Une position en apparence étonnante pour un écologiste, car cette mesure vise avant tout à diminuer la pollution de l’air. Mais Étienne Tabbagh argumente : « la voiture électrique, en plus de ne pas régler le problème des embouteillages, est aussi polluante que la voiture à essence ». Il interpelle Martine Vassal, en lui expliquant « qu’anticiper, c’est avant tout développer toutes les alternatives à la voiture individuelle : le vélo, l’autopartage, la marche et les transports en commun ». Des alternatives qu’Étienne Tabbagh prétend transmettre « depuis plusieurs mois » à la présidente de la Métropole.
Lorsque le conseiller d’opposition explique avoir « appris dans les médias sans consultation préalable » l’annonce de plusieurs chantiers de la Métropole (rond-point dans le 6e-8e, piétonisation du centre-ville…) Martine Vassal l’interrompt en vitesse : « Monsieur Tabbagh ! On reste sur les véhicules électriques s’il vous plaît et on passera ensuite la parole à monsieur Pons ». Agacé, l’élu écologiste rétorque : « Trente secondes madame la présidente, vous êtes capable de m’écouter trente secondes ? ». Faveur accordée. Mais finalement, Étienne Tabbagh, vite rattrapé par le chronomètre, ne peut conclure. Martine Vassal clôt le débat par un bref « merci ! », noyant les invectives du conseiller d’opposition. Le rapport n° 27 est adopté.
Martine Vassal et Sébastien Barles, à l’amiable pendant le conseil
C’est assez rare pour le souligner : opposition et majorité se sont entendues, et même soutenues lors de cette séance. Le numéro de la délibération et l’objet du rapport sont anecdotiques. « Monsieur Barles, vous avez raison, j’ai bien fait de vous laisser parler », déclare Martine Vassal au terme de l’intervention de l’adjoint à la transition écologique de Marseille. Mais qu’a bien pu dire l’élu écologiste pour obtenir une telle approbation de la présidente de la Métropole ?
Sébastien Barles a tout simplement proposé que les collectivités s’unissent dans le cadre du programme « 100 villes neutres ». Une coordination qui permettrait selon lui de décrocher des fonds européens afin d’accélérer la transition écologique à Marseille. « Région, Métropole, Ville de Marseille, et tous les acteurs […] nous devons être ensemble et nous n’avons pas le droit de nous diviser pour un projet aussi important pour notre territoire ». Surprise par ce discours, Martine Vassal a virtuellement serré la main de l’adjoint à la ville de Marseille : « Tant que l’on sera dans ce genre de proposition constructive, vous m’aurez toujours à vos côtés […] Ensemble, nous iront réclamer les fonds nécessaires à l’Europe ».