Inauguré au printemps 2023, l’éco-parc du quartier du Cros à Éguilles ce jardin écologique de 5 800 mètres carrés offre aujourd’hui une prairie florissante et des haies multistrates qui s’épanouissent progressivement… La commune d’Eguilles s’étend sur 3 417 hectares, dont 1 863 hectares sont en zone Natura 2000 (à hauteur de 54 %). Cette zone vise à concilier activités humaines et préservation de la biodiversité. Elle protège des habitats et des espèces menacées, contribuant ainsi au réseau européen Natura 2000.
L’objectif de l’éco-parc est de préserver la biodiversité tout en servant de lieu éducatif et de sensibilisation. Il est le fruit d’une collaboration entre la mairie d’Eguilles, l’expertise des ingénieurs écologiques d’Inveo basé au technopôle de l’Arbois, la société de l’architecte paysagiste d’Emilie Costes Thomas (Eguilles) et la société d’espaces verts Calvière (Istres).
L’éco-parc : un sanctuaire pour la biodiversité en ville
Situé dans le versant sud de la commune, entre l’école du Cros et l’aire de jeux, l’éco-parc est l’aboutissement d’un travail collectif lancé il y a un peu plus d’un an et finalisé au printemps dernier. L’initiative de l’éco-parc s’inscrit dans le cadre du dispositif Ville-Verte, proposé par le département, visant à créer un parc paysager pédagogique attrayant. Ce lieu se veut un observatoire de la vie : arbres, arbustes, herbes, oiseaux, insectes et papillons y trouvent leur place.
Contacté par Gomet’, Cédric Yhuel, responsable des projets chez Inveo, s’est investi aux côtés des acteurs locaux pour donner vie à cet espace dédié à l’observation de la biodiversité. « Inveo étudie les palettes esthétiques et y apporte une valeur pour la faune présente sur la zone », à travers des bases de données et études.
Cédric Yhuel et son groupe d’experts naturalistes ont imaginé tout ce que l’on peut retrouver dans le parc, « afin de restaurer les continuités écologiques et exploiter le réservoir de biodiversité du site avec lequel des reconnections pouvaient être recrées, faire le lien entre le végétal et la faune ». Avec les nombreuses plantations, les espèces bénéficient de toutes les ressources pour vivre et se développer au sein du parc et à ses abords. « Par exemple pour tous les papillons de jour présents sur la commune, les plantes hautes du parc sont adaptées pour pondre et se nourrir » illustre Cédric Yhuel, donnant pour exemple l’allée de chênes verts semé en bordure du parc ou encore le merisier, “le cerisier des oiseaux”. Les plantes réintroduites permettent donc à la faune de la commune d’Eguilles de pouvoir pleinement se développer.
Tout au long du parcours en zig-zag du parc, les promeneurs peuvent retrouver des plantes méditerranéennes, résistantes aux sécheresses, au réchauffement climatique et peu gourmandes en eau. Au total, 83% des espèces introduites dans l’éco-parc attirent les pollinisateurs, comme les abeilles.
De plus, une prairie fleurie “sanctuarisée” a été installée sur une petite zone du parc, pour protéger les plantes et l’hôtel à insectes.
Crédit : Cédric Yhuel, Ecotonia
Le pari gagné d’un espace dédié exclusivement au vivant
Le projet de l’éco-parc a particulièrement sensibilisé sa paysagiste, Emilie Costes, qui nous confie depuis « avoir changé sa manière de travailler, de penser l’architecture de demain », aujourd’hui cheffe de projet pour le ministère de la justice, la paysagiste travaille parallèlement comme apicultrice et éducatrice à l’environnement auprès du jeune public par le biais de son association Apiréa. « Le projet de l’éco-parc est un véritable pari » lance Emilie Costes, félicitant l’initiative de tous les partenaires à l’élaboration. L’éco-parc est un espace par ailleurs propice pour sensibiliser dès le plus jeune âge à l’importance de préserver les pollinisateurs, « l’éco-parc est aussi là pour montrer aux enfants qu’ils sont aussi des observateurs du vivant » rajoute t-elle, soulignant l’implication des professeurs de l’école voisine à l’éco-parc.
Cette zone naturelle, riche en diversité écologique, attire déjà de nombreux pollinisateurs grâce à sa prairie fleurie. À terme, les futurs arbres et arbustes offriront des baies attirantes pour les oiseaux. Espace à la fois pédagogique et d’observation, plusieurs études ont été menées par Inveo pour tenir compte des résultats, et le verdict est sans appel pour son chef de projet, « l’éco-parc est un succès ». Cédric Yhuel précise que le suivi devrait être annuel.
L’éco-parc est un “éco-spot”, véritable réservoir naturel qui offre des paysages différents tout au long de l’année. Afin de préserver les lieux, les chiens sont interdits et les promeneurs sont invités à rester sur le chantier balisé…
Une récente évaluation de la biodiversité dans le jardin, menée par Inveo en octobre 2023, a révélé des aspects positifs, notamment une palette végétale diversifiée et des pratiques d’entretien respectueuses de la biodiversité. Cependant, les experts ont identifié des défis à relever, tels que la difficulté à sourcer certaines espèces d’arbres, la nécessité de remplacer des spécimens morts et de gérer le développement rapide du fenouil dans la prairie fleurie. Des ajustements sont également nécessaires pour améliorer les habitats artificiels et attirer une plus grande variété d’oiseaux.
Compte-rendu de la veille écologique menée par Inveo en octobre 2023 :
Eguilles affiche sa volonté de se mettre au vert
Le coût du projet d’aménagement de l’éco-parc s’élève à 125 953 euro, dont 40 % proviennent d’une subvention du Conseil départemental. « La municipalité s’est fixée pour objectif de concevoir un parc paysager pédagogique visant à attirer les enfants » précise Michelle Graziano, première adjointe au maire d’Eguilles, « des visites pédagogiques seront organisées afin de les impliquer et les sensibiliser à la protection et à l’observation de leur environnement » justifie la première adjointe.
En juin 2023, le village provençal d’Eguilles a été honoré par le département des Bouches-du-Rhône en recevant la labellisation “Villes et villages fleuris” grâce à l’éco-parc. Ce label reconnaît l’engagement des communes dans l’amélioration de la qualité de vie et leur stratégie d’attractivité basée sur le paysage, la végétation et le fleurissement.
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