Les résultats globaux de Marseille sont un trompe-l’œil. Le Rassemblement national est en tête avec un score de 31,9 %, proche des chiffres régionaux, les Républicains retrouvent des couleurs avec 30 % des voix et la gauche plafonne à 25 % dans une ville qui s’est donnée au Printemps marseillais massivement il y a un an. Malgré l’échec cuisant des héritiers de Jean Claude Gaudin il y a un an, la droite républicaine conserve un socle conséquent d’électeurs, identique à son score de second tour des municipales. Le Printemps marseillais ne consolide pas la gauche phocéenne puisque Felizia peine à rassembler le quart des électeurs, alors que le Printemps marseillais dépassait les 38 % de voix. Enfin, le Rassemblement national remonte fortement passant des 20 % de Stéphane Ravier au scrutin municipal à 30 % pour Mariani (cliquez sur les logos Gomet’ sur la carte ci-dessous pour visualiser les résultats par canton).
Les chiffres globaux cachent une ville désagrégée en trois territoires
- Thierry Mariani performe dans un continuum d’arrondissements sans interruption du 9e au 15e (9e : 35 %, 10e : 40,2 %, 11e : 40 %, 12e : 35%, 13e : 41%, 14e : 35%, 15e : 33%) avec un score exceptionnel de 41 % dans le 13e arrondissement.
- La droite républicaine se renforce dans son réduit des quartiers sud : Renaud Muselier dépasse les 40 % dans le 8e, atteint 37 % dans le 7°, il talonne le RN dans les 9e, 12e et 13e et il fait jeu égal avec la gauche dans le 6e.
- La gauche fait un carton dans le premier arrondissement dépassant la majorité avec 53 % des voix, elle s’installe en leader dans le 4e arrondissement avec plus de 40 % des bulletins et arrive en tête avec le tiers environ des électeurs dans le 2e, le 4e, le 6e et le 16e.
C’est une cité fractionnée en trois bunkers qui s’impose. Les modes de scrutin brouillent les pistes, mais trois populations se font face avec des économies, des sociologies différentes et surtout avec des références idéologiques et politiques antinomiques.
Effets collatéraux du scrutin : les « petits candidats » s’étiolent
La République en Marche réunit aux départementales 2 000 électeurs avec des scores de 7 à 8 % , signe confirmé au plan national par l’échec partidaire du président qui n’a jamais réussi, sauf aux européennes, à organiser un mouvement derrière sa personne. Christophe Masse, en solo, n’a plus qu’un héritage de 19 % loin derrière le RN : fin d’une époque.
La France insoumise qui a tenté quelques opérations ponctuelles dans des cantons réunit 2,2 % d’électeurs soit 3 500 bulletins de vote. Dans le cœur de la circonscription du député Jean Luc Mélenchon, LFI plafonne à 7,7 %, 7,3 % dans le 2e canton, 4,4 % dans le 8e canton et 6 % dans le 11e canton. Marseille n’est définitivement plus une base arrière pour la France insoumise.
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