Jacqueline Gourault reprend la manœuvre
Jacqueline Gourault confirmait avant le début de l’intervention du Président que la réforme de la gouvernance de la Métropole fait partie du « paquet global » du plan présenté par Emmanuel Macron même si elle concède qu’il n’y pas à ce stade de « scénario » privilégié. « Je travaille la-dessus depuis longtemps mais là il y a un nouveau maire. J’ai beaucoup travaillé les jours qui ont précédé ce déplacement. (…) l’efficacité nécessite qu’il ait une Métropole qui marche. On peut mettre tout l’argent qu’on veut mais s’il n’y a pas d’efficacité de la gouvernance » confie-t-elle dans la zone presse au journaliste qui la questionne.
Interrogé par Gomet’ sur l’arrêt du projet de rapprochement entre le Département des Bouches-du-Rhône et la Métropole, pourtant recommandé dans le rapport du préfet Pierre Dartout en 2019, Jacqueline Gourault explique que « c’était impossible » à l’époque à cause du Pays d’Arles qui « bloquait beaucoup ». La ministre évoque aussi des questions de calendrier avec « les élections municipales, départementales, etc. »
Si le projet de rapprochement entre la Métropole et le Département ne semble plus d’actualité, ni d’ailleurs la réforme du mode de scrutin appelée de ses vœux par l’intellectuel et scientifique Jacques Boulesteix dans une tribune publiée ce dimanche, les premières réformes qui pourraient s’inscrire dans la loi en concerneraient plutôt la réorganisation des compétences avec une redistribution des politiques de proximité aux communes et une gestion des sujets stratégiques confiée à la Métropole. Mais des dispositifs de contrôle précis pourraient mis en place. Ainsi, selon une source bien informée, la loi pourrait fixer des seuils limite de reversement vers les communes membres de la Métropole afin d’éviter les dérives que le Président dénonce.
Conférence des maires convoquée pour retrouver le « sens »
Dans un entretien accordé à La Provence et publié samedi 4 septembre Emmanuel Macron précise la direction de la réforme : « il appartient à Martine Vassal en concertation avec les maires de trouver des solutions dans les prochaines semaines. Des compétences de proximité doivent être rendues à ceux qui y sont exposés. (…) Ensuite cette Métropole est mal née. Les anciennes intercommunalités sont toujours là. La Métropole passe beaucoup de temps à prélever pour redistribuer. Elle n’a donc pas la capacité à investir. » Et une fois plus le président ne mâche pas ses mots : « On a des dotations de compensation (sommes reversées par la Métropole aux communes, NDLR) qui sont parfois supérieures à 60%. Ça n’a aucun sens. »
La conférence des maires de la Métropole, instance de discussion des 92 maires des communes de la Métropole, ne va pas tarder à se pencher sur cet « aucun sens ». Elle est convoquée dès ce mardi 6 septembre par Martine Vassal au Pharo. Le 3 novembre, au plus tard, des propositions pour retrouver du « sens » doivent être sur le bureau du président…