L’entreprise industrielle Enogia, créée en 2009, réorganise ses activités. Ses équipes travaillaient dans deux directions. L’une historique permet, grâce à sa technologie brevetée de microturbomachines compactes, légères et durables, la conversion de chaleur en électricité avec sa large gamme d’ORCL L’autre est celle de l’hydrogène, depuis 2020. Enogia commercialise des compresseurs d’air pour piles à combustible hydrogène. C’est cette filière qui n’a pas tenu ses promesses. “L’écosystème hydrogène, confie à Gomet’ Arthur Leroux, se développe plus lentement que ce que nous imaginions. Nous sommes au bout de la chaîne et malgré les promesses de sept milliards d’investissement public, le décollage prend du retard. De plus nous avons été fortement retardés sur nos développements en Chine par les confinements de 2022 . Les usages de l’H2, notamment dans la mobilité, vont se développer très fortement entre 2027 et 2030, alors qu’en 2021 on tablait plutôt sur 2024-2025. En Californie et en Chine, ça se développe mieux que chez nous.” .
La direction d’Enogia préserve son savoir-faire dans ce domaine mais en orientant son équipe vers des prestations de haut niveau. « Nous cherchons, note Arthur Leroux, un partenaire industriel pour valoriser notre expérience en hydrogène ».
Enogia : besoin de cash pour rebondir
En revanche, Enogia veut accélérer sur la vente de ses microturbomachines et l’entreprise avait besoin de cash pour rebondir. Le communiqué boursier (Enogia est coté à la bourse de Paris depuis juillet 2021) indique que « pour tirer profit d’une tendance de fond favorable à la valorisation de la chaleur fatale via les modules ORC, et notamment accélérer le déploiement du modèle Green Shield Power Solution, offre compétitive en économie d’usage (qui permet aux industriels de sécuriser leur approvisionnement local en énergie renouvelable à des prix très attractifs), Enogia prévoit d’accroître sa couverture territoriale en Europe et sa capacité à animer son réseau de distribution. » Arthur Leroux garde le cap et veut toujours « devenir un leader incontesté des turbomachines pour la transition écologique, grâce à son avance technologique sur la conversion de chaleur en électricité. »
L’AG du 9 juin a décidé d’une augmentation de capital pilotée par CIC Market Solutions (1). Enogia a levé 4,6 millions d’euros avec un tour de table hybride.
De Kevin Polizzi à Phillipe Veran ou Yazid Sabeg, les nouveaux entrants au capital d’Enogia
Plusieurs entrepreneurs régionaux dont Antoine Le Pilleur (immobilier), Kevin Polizzi (Unitel), Stéphane Soto (Olympic Location) et Philippe Veran (Biotech Dental) font leur entrée au capital. Nouveauté dans l’actionnariat et la gouvernance : Éric Blanc-Garin (CS Group) et Yazid Sabeg ont souscrit à l’augmentation pour environ 1,5 million d’euros soit 11,93 % du capital et 8,58 % des droits de vote, via leur holding commune, Duna & Cie.
Ils entrent au board et apportent l’expérience reconnue d’une ETI, Communications et systèmes (CS), ex-Compagnie des signaux (positionnée dans les services, le conseil et l’intégration de systèmes dans les secteurs de la défense, de la sécurité, de l’espace et de l’énergie) qui vient d’être cédée au groupe Sopra Steria.
Yazid Sabeg est une forte personnalité qui fut commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, sous la présidence de Nicolas Sarkozy en décembre 2008.
Lien utile :
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(1) A l’issue de l’opération 29% des parts sont dans le public, Faurecia Venture détient 12,87% les fondateurs et dirigeants sont passés de 39% à 29% des parts.