Ce mercredi 20 septembre, le domicile de la sénatrice socialiste Samia Ghali a été perquisitionné par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, dans le cadre d’une enquête préliminaire sur son patrimoine et l’acquisition de sa villa sur les hauteurs de Marseille.
Elle avait simplement prévu de présenter sa proposition de loi relative à la lutte contre les caries dentaires, mais c’est une tout autre actualité qui est venue supplanter cette annonce. Ce mercredi 20 septembre, le domicile de la sénatrice PS Samia Ghali a été perquisitionné par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.
Depuis mai 2016, le maire des 15e et 16e arrondissement de Marseille est visée par une enquête préliminaire menée par le parquet national financier (PNF) sur son patrimoine « évalué à plus d’1,7 millions d’euros », selon le site MarsActu et, notamment, sur les conditions d’achat de sa villa, avec son époux, Franck Dumontel, dans le quartier du Roucas-Blanc, sur les hauteurs de la cité phocéenne. « Acquise le 12 mars 2010 pour 1,3 millions d’euros et de la piscine (…) qui comporte quelques étrangetés dans son montage financier » révélait le site d’information local dans une enquête menée avec Mediapart en 2016. « Parmi les étrangetés du dossier, une piscine construite illégalement et promise à la destruction, qui a miraculeusement été sauvée ».
Les investigations du PNF portent également sur les subventions qui auraient été accordées par la Région Paca à deux cousins de la sénatrice, lorsque cette dernière était vice-présidente du conseil régional déléguée aux sports, à la jeunesse et à la vie associative, de 2004 à 2010. Selon France 3, les motifs retenus dans cette enquête préliminaire sont: détournements de fonds publics, prise illégale d’intérêts, recel et blanchiment concernant notamment sa maison, sa piscine et le financement d’associations.
« Je n’ai fait aucune obstruction»
Surprise par cette perquisition matinale, en présence du procureur adjoint du parquet financier de Paris, Samia Ghali dit ne pas être choquée par cette procédure. « C’est normal qu’il y ait une enquête préliminaire, au regard de ce que certaines presses ont raconté sur l’acquisition de ma maison et de l’histoire de la piscine. C’est normal aussi car je suis parlementaire et élue, ça ne me choque pas du tout compte tenu de ma position», assure la sénatrice PS.
L’acte notarié d’achat de la maison ainsi que tous les documents y étant afférents ont été saisis en tout début de matinée dans la plus totale courtoisie. « Je n’ai fait aucune obstruction, bien au contraire, en répondant aux questions et remettant les documents demandés. Rien n’est caché. Ce sont des documents administratifs qui sont consignés chez le notaire ou à la banque, j’aurai pu les remettre s’ils m’avaient été demandés », confie-t-elle plutôt «sereine».
« J’ai demandé que ça aille vite»
Si Samia Ghali évoque une dénonciation, elle rejette l’idée d’un coup politique, même si elle estime être la cible préférée d’une certaine presse, dont elle dénonce « l’acharnement. Il n’y a pas d’autres mots. Ça fait partie aussi de la vie politique, donc je l’accepte, même si je ne le comprends pas. »
Cette procédure ne lui permet pas d’avoir accès au dossier, néanmoins Samia Ghali ne souhaite pas faire appel à un avocat dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire. Elle préfère « laisser la brigade financière faire son travail. La seule chose que j’ai demandé c’est que ça aille vite ». Une garantie qu’elle n’a pu obtenir. Pas d’audition en vue pour le moment. En cas de questions supplémentaires, la sénatrice sera convoquée pour y répondre « sans aucun problème ».
Quant à ces fameuses subventions de la région Paca, Samia Ghali dit ne pas savoir « de quoi on parle. Pour le moment, on ne m’a pas posé ce genre de questions, je réponds aux questions que l’on me pose », affirme Samia Ghali qui assure aussi qu’elle ne se dérobera pas.