Mardi 6 octobre se tenait la première conférence de presse de rentrée de l’enseignement supérieur de la région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’occasion de faire le bilan, un mois après la rentrée scolaire, de la situation sanitaire au sein des universités et de se projeter sur l’enseignement de demain.
« Je félicite et remercie les présidents d’université pour le travail accompli ces derniers mois » déclare d’entrée Philippe Dulbecco, le recteur délégué pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Un travail qui a montré selon lui une université « responsable, créative, réactive et innovante ». Au sein de la salle Sormiou du rectorat de l’Académie d’Aix-Marseille à Aix-en-Provence, les présidents des différentes universités de la région sont présents. Un moyen de montrer une forme d’unité de l’enseignement supérieur en ces temps contrariés par la crise du Covid : « on a montré que l’on était une communauté soudée » déclare notamment Jeanick Brisswalter, le président d’Université Côte d’Azur.
Même si la volonté était que les différentes rentrées se déroulent en présentiel, il a vite fallu s’adapter. L’enseignement s’est donc « hybridé » (mi-présentiel, mi-distanciel) afin de maintenir les universités ouvertes, sans pour autant pénaliser les étudiants en fracture numérique. « Le choix a été d’anticiper les mesures sanitaires actuellement en vigueur » insiste Éric Berton, le président d’Aix-Marseille Université. Les problèmes concernant les moyens donnés aux enseignants pour assurer les cours à distance sont évoqués. Jeanick Brisswalter reconnaît « qu’on ne peut pas dire que tout soit facile dans une période compliquée ». Et il concède que c’est actuellement un « enseignement hybride dégradé » au vu de l’urgence de la situation. « Il y a eu un fort investissement en terme de matériel mais il y a des limites concernant les réseaux internet ».
Vers un dépistage massif à l’université de Toulon ?
Concernant les clusters apparus dans certaines universités, Bernard Beignier, recteur de la région académique et de l’Académie Aix-Marseille, pointe du doigt les soirées étudiantes : « nous savons que c’est un facteur de contamination. Une sensibilisation des étudiants a été faite et nous n’avons aucun pouvoir de police en la matière ». Il a insisté sur la différence entre « les cas positifs et l’endroit de la contamination qui a priori n’est pas l’université, elle ne fait que recenser les cas ». Un dépistage massif des étudiants n’est pour l’instant pas une solution envisagée, même si l’Agence Régionale de Santé a proposé à Xavier Leroux, président de l’Université de Toulon, de l’expérimenter au sein de son université « dans la semaine qui précède les vacances de la Toussaint ».
D’ores et déjà, cette pandémie semble avoir modifié l’enseignement sur le long terme. Pour Bernard Beignier, il y a « un pas décisif de franchi vers l’hybridation ». Ce qui ne veut pas dire suppression du professeur mais plutôt une refonte de la manière dont les cours sont faits. « Nous ne ferons plus comme nous avions l’habitude de faire ». Enfin, concernant les examens, la question de l’organisation est posée : « plusieurs scénarios sont à l’étude mais aucun n’est privilégié pour le moment ».
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