A la veille de la présentation officielle du rapport de la chambre régionale des comptes sur la région Provence-Alpes Côte d’Azur, le président Renaud Muselier a tenu à s’expliquer lors d’une conférence de presse jeudi 8 octobre : « Mon cabinet respecte scrupuleusement la loi ! », a-t-il affirmé face aux journalistes. Il rejette ainsi les accusations des magistrats pointant un dépassement du nombre maximal autorisé de 14 collaborateurs de cabinet. « Ce n’est qu’une ventilation administrative. Il n’y a pas un collaborateur de trop à mon cabinet », se justifie-t-il.
Muselier pointe une confusion entre directions, services et le cabinet
Dans ses réponses envoyées à la chambre régionale des comptes, Renaud Muselier dénonce l’utilisation d’une « phrase plus polémique que justifiée » sur le caractère « étoffé » de son cabinet. Dans leur rapport, les magistrats comptabilisent dans un premier temps 218 personnes rattachées au cabinet. « Ce regret est d’autant plus vif que vous corrigez vous-même cette première phrase en indiquant que ce chiffre recouvre en réalité des directions et services très normalement rattachés au directeur de cabinet et que l’effectif maximum légal de 14 emplois a bien été respecté », écrit le président de Région.
Assuré de son bon droit, Renaud Muselier avoue tout de même qu’il y avait un problème dans l’institution au niveau des vice-présidents. « Auparavant, ils disposaient tous d’un collaborateur ce qui n’était pas permis mais nous les avons supprimés depuis le 1er janvier dernier », affirme-t-il.
Muselier assume les hauts salaires de ses collaborateurs
La chambre régionale des comptes s’étonne également dans son rapport du niveau de rémunération de certains membres du cabinet malgré leur manque d’expérience. Un argument rejeté en bloc par le président de Région qui rappelle « qu’aucun critère légal de statut, de diplôme, d’âge ou de qualifications professionnelles, n’existe à ce jour pour les membres du cabinet ». Mieux, Renaud Muselier assume pleinement : « Oui, mes collaborateurs sont bien payés. Ils sont corvéables nuit et jour, sans week-end, ni vacances… Ils ne sont pas aux 35 heures », rappelle-t-il. Et jouant la carte de la transparence, il dévoile son propre salaire de président : 4032 euros par mois. « Et jusqu’en mai 2017, je n’ai pas coûté un sou à la région car j’étais alors payé par l’Europe », ajoute-t-il.
Le rapport considéré comme « une opportunité d’améliorer le fonctionnement » de la Région
Sur le reste du rapport, Renaud Muselier tient à féliciter les magistrats pour leur travail : « Ils ont fait un audit d’une grande qualité. J’ai un profond respect pour la chambre régionale des comptes », assure-t-il y voyant « l’opportunité d’améliorer notre fonctionnement ». Globalement, la chambre a plutôt souligné les efforts réalisés sur la gestion de la collectivité : « On a diminué notre endettement, augmenté notre investissement… Au final, il n’y a rien à redire », se félicite Renaud Muselier.
La région Provence-Alpes Côte d’Azur n’est pas la seule à avoir été épinglée par la CRC. Les régions Rhône-Alpes et Ile-de-France, respectivement présidées par Laurent Wauqiez et Valérie Pécresse, ont également fait l’objet d’observations similaires qui ont finalement conduit à l’ouverture d’enquêtes pour détournements de fonds publics. Sur d’éventuelles suites judiciaires, Renaud Muselier reste également serein : « Laissons faire la justice. On verra si la CRC transmets au parquet. Et si ils le font, la maison est ouverte », promet-il.
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