Pour éviter la démultiplication des études préalables et des concertations redondantes, le gouvernement avait lancé un débat global sur l’ensemble des côtes françaises sur « l’avenir de la mer, du littoral, de la biodiversité marine et de l’éolien en mer ».
Il a eu lieu sur les façades maritimes de la France métropolitaine du 20 novembre 2023 au 26 avril 2024. La Commission nationale du débat public (CNDP) a mis à disposition des citoyens des analyses et des études ; plus de 21 000 personnes ont participé physiquement aux échanges, lors de 375 événements, 20 000 contributions écrites ont été collectés se focalisant sur 4 000 propositions.
En déplacement à Fécamp, les ministres Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, Fabrice Loher, ministre délégué chargé de la mer et de la pêche, Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l’énergie, et Marie-Agnès Poussier-Winsback, ministre déléguée chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’intéressement et de la participation ont présenté la planification maritime à la suite du débat public « la mer en débat ».
Une décision très attendue des professionnels de l’éolien, décision rendue possible par la continuité de l’action d’Agnès Pannier-Runacher qui connaissait parfaitement ses dossiers et leur urgence.
Éolien en mer : 20% du mix en 2050
La bonne nouvelle pour l’éolien en mer est que sa part dans le mix énergétique est actée : « L’éolien en mer est une pièce maîtresse de notre stratégie énergétique, qui devra apporter 20% de notre production électrique en 2050 » confirme Olga Givernet ministre chargée de l’Énergie. Si cette planification maritime est effective, les opérateurs devront intégrer pour chaque chantier « l’ensemble des enjeux relatifs à la mer et aux activités qui lui sont liées, dont la pêche et l’aquaculture ».
Cette décision prévoit en particulier le lancement du dixième appel d’offres portant sur l’installation de parcs éoliens en mer (AO10) pour une puissance totale de 8 à 10 GW avec l’objectif d’une attribution à l’automne 2026 (pour une mise en service en 2035) ainsi que le développement des zones de protection forte pour la biodiversité en mer.
Des études en mer seront menées par l’État sur ces zones dès cet automne. L’AO10 intégrera notamment les travaux menés à la suite du règlement européen pour une industrie « zéro net » – Net Zéro Industrial Act (NZIA) – permettant de soutenir une industrie européenne résiliente et sûre, dotée de normes sociales vertueuses et conformes aux exigences européennes.
Dans une décision en date du 17 octobre 2024 consécutive au débat public « la mer en débat » signée de Catherine Vautrin et Agnès Pannier-Runacher portant sur « la mise à jour des volets stratégiques des documents stratégiques de façade et la cartographie des zones maritimes et terrestres prioritaires pour l’éolien en mer » plusieurs décisions impactent l’implantation en Méditerranée de fermes éoliennes et la défense de la biodiversité.
Les zones de protection fortes sont soumises à concertation et le préfet coordonnateur de façade, en lien avec les préfets de département doit atteindre 5% des eaux de la façade Méditerranée et contribuer à l’objectif de couverture de 5% des eaux françaises métropolitaines à l’horizon 2030.
Une bonne nouvelle pour Fos
La carte dessine la zone de raccordement en mer et à terre. Indiquée en jaune, elle pointe un seul « pied à terre », la région de Fos qui verra l’ensemble du système d’éolien en mer du Golfe du lion raccordé aux réseaux publics de transport et de distribution de l’électricité. Un « fuseau de moindre impact » devra être défini dans cette large bande du plateau continental. .
De plus les « zones prioritaires pour le développement d’installations de production d’énergies renouvelables en mer à partir du vent » sont principalement situées à l’est avec 185 km2 au large de Fos et au centre au large de l’Hérault avec 400 km2, tandis qu’une vaste zone Lion ouest, au large des Pyrénées orientales de 540 km2 est réservée pour l’horizon 2050.
Les appels à concurrence pour deux projets (AO10)
Une première procédure de mise en concurrence sera lancée « dans les prochains mois, » selon la décision ministérielle en vue d’attribuer notamment un projet d’éoliennes flottantes d’environ 2 GW sur la façade maritime Méditerranée
Une autre procédure de mise en concurrence a « vocation à être lancée dans un second temps », pour une mise en service à l’horizon 2040, d’un projet d’environ 1,1 GW sur la façade maritime Méditerranée.
Suite à la concertation la ministre du Partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin et Agnès Pannier-Runacher précisent dans le texte officiel que « les cahiers des charges des procédures de mise en concurrence prévoiront l’obligation pour le lauréat de proposer des mesures d’évitement, de réduction et de compensation des impacts sur les activités de pêche pendant tout ou partie des phases de travaux, d’exploitation et de démantèlement, en tenant compte des exigences de sécurité de la navigation maritime et de sécurité des biens et personnes, et afin d’améliorer les conditions de cohabitation avec la pêche au sein du parc éolien. » Ce qui rejoint les préoccupations du Plan bleu exprimée par son directeur dans une tribune à paraître sur Gomet’ dimanche 27 octobre.
Document source : les principales orientations de la planification maritime
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