Du 9 au 17 novembre 2017, Cinehorinzontes, festival du cinéma espagnol, fera vibrer Marseille sous le regard de la comédienne Emma Suarez, marraine de cette 16e édition. Un événement attendu qui offre, chaque année, un panorama aussi complet et diversifié que possible en provenance de la péninsule ibérique. Un défi réussi dont peut se féliciter Jocelyne Faessel, présidente de Cinehorizontes, et son équipe. Cette année encore, de vraies pépites à découvrir !
En prélude à cette nouvelle édition, dès samedi 4 novembre, Cinehorizontes accueille Alejandro Jodorowsky, réalisateur et artiste protéiforme d’origine chilienne, « visionnaire, grand arpenteur de mondes fantastiques, un poète et un inspiré qui se plaît à allier grotesque et beauté, provocation et sagesse » comme le définissent les organisateurs. Le festival lui consacrera tout ce week-end, en avant-première. À (re)découvrir cinq des ses films dont le fameux El Topo, une oeuvre culte de la contre-culture des années 70, suivie d’une rencontre animée par Philippe Rouyer, critique à Positif et à France Culture. Le 4 novembre à l’Alcazar, aux Variétés, à l’Eden à La Ciotat, et le 5 novembre aux Variétés.
De grandes figures du cinéma en personne
Honneur aux dames avec la venue de la comédienne Emma Suarez, marraine du festival. Le public a pu la découvrir dans le rôle de Julietta de Pedro Almodovar. Emma Suarez a débuté au cinéma à l’âge de 14 ans. Attirée par des réalisateurs atypiques et les personnages singuliers, elle poursuivra sa carrière entre théâtre et cinéma. Après L’Ecureuil rouge de Julio Medem, elle deviendra une icône de toute une génération, mais préfèrera se consacrer au théâtre dans les années 2000. Son dernier film, Les Filles d’avril du réalisateur mexicain Michel Franco, a obtenu le Prix du Jury à Cannes cette année. L’actrice au sourire énigmatique viendra elle-même présenter les deux films, le 10 novembre au cinéma le Prado à Marseille et le 11 novembre au Méliès à Port-de-Bouc.
Tout au long de la semaine de grands noms du cinéma espagnol seront également mis à l’honneur parmi lesquelles Alex De la Iglesia, réalisateur basque et baroque qui donnera une leçon de cinéma, suivie de son dernier film El Bar. Puis, avec Fernando Trueba, ce sera une « folle journée » et deux films interprétés par Penelope Cruz : La Fille de tes rêves et La Reina de Espana. Enfin, l’acteur Juan Diego dont le talent a été multi-récompensé viendra présenter No Sé Decir Adios, un film poignant sur la fin de vie, prix spécial du jury au Festival de Malaga 2017.
Du côté de la compétition
Sept longs-métrages sont en lice pour l’Horizon d’Or, parmi lesquels Llueven Vacas de Fran Arraez, sur la violence morale et physique faite aux femmes, Vivir y otras ficciones de Jo Sol, sur la sexualité des personnes handicapées, ou encore La Reconquista de Jonas Trueba et Selfie de Victor Garcia Leon, deux œuvres réalisées par des cinéastes issus de la nouvelle génération. Sujets de société et musique seront à l’honneur dans les cinq documentaires sélectionnés, avec El fin de Eta de Justin Webster, le film raconte les négociations qui ont été tenues secrètes depuis 2000 jusqu’à la fin de l’organisation séparatiste Eta. Gurumbé, Canciones de tu memoria de Miguel Angel Rosales rappelle que l’Espagne a été peuplée par des esclaves noirs qui ont contribué à l’expression du flamenco. Chavela, de Catherine Gund et Daresha, dresse un portrait de la chanteuse mexicaine Chavela Vargas, figure de proue des Rancheras, ce genre musical traditionnellement réservé aux hommes que Pedro Almodovar a fait redécouvrir. À noter que réalisateurs, acteurs et producteurs seront présents à chaque séance.
Enfin, huit courts métrages sélectionnés par les élèves du lycée Thiers, à Marseille, seront soumis à un jury d’étudiants des écoles préparatoires.
Le cinéma, reflet de l’histoire
Sous le titre Libertés Libertés : du cinéma contre Franco au cinéma sans Franco, la grande thématique de cette année sera consacrée à une grande période de l’histoire de l’Espagne. Du cinéma de Franco porté par des réalisateurs courageux décidés à exprimer leur opposition à la dictature tels que Carlos Saura, Basilio Martin Patino, au cinéma dit de Transition de 1975 à 1985 léger ou insolent représenté par Pedro Almodovar, Fernando Trueba, Antonio Mercero, jusqu’à des oeuvres de mémoire avec le cinéaste Moisés Salama. Ce cycle nous permettra de voir ou de revoir huit films qui ont contribué à bouleverser les mœurs et à faire entrer l’Espagne dans la démocratie.
Et des journées spéciales
Les amateurs de polar seront comblés par la soirée spéciale consacrée à ce genre, avec deux films policiers les plus percutants de l’année, Que nios nos perdone de Sorogoyen et Plan de Fuga d’Inaki d’Orronsoro, et un troisième qui sera présenté dans le cadre de la soirée cubaine Vientos de la Habana de Felix Viscarret. Enfin, une journée sera consacrée à la jeunesse avec la sélection de quatre films de jeunes cinéastes notamment Eté 93 de Carla Simon Pipo, un premier film primé à Berlin, et Blue Rai de Carlos Franco et Pedro B. Abreu, Prix du Public au Festival de Malaga.
Le festival s’ouvrira avec Abracadadra de Pablo Berger, une comédie noire teintée de suspense et se clôturera sur le rythme endiablé du documentaire Sexo, maracas y Chihuahas de Diego Mas Trelles qui devrait donner une furieuse envie de se (re)mettre à la rumba ou au cha-cha-cha ! Les projections auront lieu principalement au cinéma le Prado, mais aussi à l’Alcazar, à l’Alhambra, aux Variétés à Marseille, avec des escales à Aubagne (jeudi 16/11), La Ciotat (samedi 4/11), Port-de-Bouc (samedi 11/11), Salon (lundi 13/11) et Vitrolles (mardi 21/11) ainsi qu’à Avignon (vendredi 10/11) et Sainte-Tulle (mercredi 15/11).
Informations pratiques
> du 9 au 17 novembre 2017
> Week end Alejandro Jodorowsky, les 4 et 5 novembre
> site internet : cinehorizontes.com