Ambiance électrique au Conseil Régional hier. L’assemblée plénière a débuté sur une joute verbale entre Christian Estrosi et l’opposition FN. « Le tweet qui pue » de Nathalie Pavard sur l’hypothétique garde à vue du président de Région a ouvert les hostilités. L’élue frontiste refusant de s’excuser, l’ancien maire de Nice a brandi l’habituelle menace de la poursuite en diffamation, accueillie par les « Kollabo avec un K » de l’opposition FN. Message reçu et enregistré au procès verbal : « Il y aura des suites », promet le patron de la Région. Une fois les premières amabilités échangées, les débats sur les orientations budgétaires 2017, l’un des gros morceaux au programme, ont pu démarrer.
Estrosi plus que jamais remonté contre la SNCF
Parmi les 79 dossiers abordés, le premier rapport est revenu sur le conflit ouvert entre la Région et la SNCF. Une décision modificative du budget a été votée actant le refus de la collectivité de payer les 33,9 millions d’euros dus à l’entreprise qui « refuse toujours de présenter les justifications de ce surcoût », précise Christian Estrosi. L’occasion pour la majorité de rappeler qu’elle compte bien ouvrir la gestion des TER à la concurrence, notamment Transdev et Trenitalia qui se seraient déjà montrés intéressés. Exploitant déjà les Chemins de Fer de Provence en régie, la Région étudie également la possibilité de récupérer la gestion d’autres lignes ferroviaires « si la loi nous le permet », tempère le vice-président au transports, Philippe Tabarot.
La « préférence économique régionale » pour favoriser les entreprises locales
Côté économie, Christian Estrosi a présenté son Small Business Act qui prévoit de favoriser l’accès des TPE-PME aux marchés publics. En clair, près de la moitié des marchés de la collectivité ont été confiés à des entreprises locales en 2015 et la nouvelle majorité veut faire passer ce chiffre à 70%. Les élus souhaitent modifier les règles d’attribution et offrir des services de soutien au développement des stratégies RH des petits entrepreneurs pour plus d’équité avec les grands groupes. « Une préférence régionale », assumée par le Président de la Région, accusé de « plagiat » par Franck Allisio (FN) qui estime « qu’elle est directement inspirée par notre projet économique défendu pendant la campagne ». Réponse de l’intéressé : « Je l’ai mis en œuvre à Nice il y a trois ans », une pratique pourtant interdite par les règles européennes…
Le FN accuse Les Républicains de copier leurs idées anti-migrants
La tension est monté encore d’un cran entre les deux groupes politiques quant est survenue la question de l’accueil des migrants. Les Républicains et le Front National se sont alors affrontés par motions interposées. Les seconds accusant les premiers de reprendre leurs idées à leur compte. « Il se sent obligé de reprendre nos propositions, voire de les plagier », s’est réjouie Marion Marechal-Le Pen. La majorité affirme le contraire mais force est de constater que peu de choses différencient sa motion contre l’établissement de « mini-jungle de Calais » et celle du FN pour « La Région sans migrants ». Deux positions assez proches dont se disputent la primeur chacun des deux camps. Plus que jamais, l’absence de la gauche dans l’hémicycle a été assourdissante.