Tout au long de la journée, la tension et la ferveur étaient montées crescendo. Ce mercredi 16 mai 2018, l’OM renouait avec ses folles journées européennes durant lesquelles toute la ville, et bien au-delà, vit à l’heure du foot et se rêve sur le toit de l’Europe. Dès le milieu de matinée, des groupes occupaient déjà la belle esplanade du Veux-Port, lieu rassembleur et populaire idéal depuis son réaménagement en 2013. Chants, fumigènes et drapeaux… Dans tous les quartiers, les commerçants et les bistrotiers avaient aussi décoré leurs vitrines ou leurs terrasses. Des clubs de supporters, mais aussi des Marseillais de tous horizons, rivalisaient d’imagination pour décorer l’espace public aux couleurs ciel et blanc, tandis que d’autres, tout au long de la journée, se pesaient à Notre de la Garde pour déposer un cierge…
Autant d’attentions et d’initiatives forcément postées sur les réseaux sociaux en guise de messages de soutien au onze olympien qui allait entrer sur la pelouse du Groupama Stadium de Lyon à 20h45 pour un face à face qui s’annonçait particulièrement rude contre l’Atlético de Madrid, 2e du championnat espagnol et déjà vainqueur à deux reprises de la coupe de l’UEFA.
L’entame des Olympiens fut à la hauteur des espoirs du peuple marseillais, avec même une domination inespérée durant une vingtaine de minutes. Mais en quelques événements contraires, la physionomie de la rencontre allait changé du tout au tout. La première alerte fut d’abord de ne pas conclure immédiatement la domination des premières minutes. Valère Germain dès la 4e, idéalement servi par Dmitri Payet avait une balle de but quasi immanquable seul face au gardien espagnol. Mais l’attaquant marseillais raté la cage alors qu’une balle piquée aurait pu faire la différence. A la 21e minute, un autre tournant du match : Antoine Griezmann ouvre le score (0-1) après une bourde de Zambo-Anguissa qui rate son contrôle (sur une passe plutôt risquée de Mandanda) et offre le ballon aux attaquants adverses. L’international français Grizou, lui ne rate pas le coche. Pire même, il en remet une couche au retour des vestiaires avec un ballon piqué devant Mandanda (49e).
Pas déclic après les changements
A 2-0, les Marseillais sont distancés et ne parvient jamais à inverser le cours du jeu bien maîtrisé par des Madrilènes dominateurs. Il faut dire que depuis la 30e minute, les Olympiens sont privés de leur capitaine Dimitri Payet, sorti en larmes sur blessure. Sans lui les ciel et blanc retrouvent un visage très ordinaire et un rendement plus modeste à l’image d’un Thauvin particulièrement discret.
Les entrées successives de Lopez, Njie puis Mitroglu ne changeront rien, malgré une belle tête de l’attaquant grec (81e) qui s’écrase sur le poteau d’Oblak, le portier de l’Atlético. A la 89e, les Espagnols plient définitivement la rencontre avec un but de Gabriel Fernandez. Ils peuvent quelques minutes plus tard soulever la coupe d’Europe. Antoine Griezmann, radieux, gagne son premier titre avec Madrid, avant son départ évoqué au Barça. Les Olympiens, très déçus, devront relever la tête dès samedi pour le dernier match de championnat. Victoire impérative face à Amiens à l’Orange Vélodrome, pour espérer une place qualificative en Ligue des champions la saison prochaine.