Rue de Rome, Saint-Férréol, La Canebière… sur les principales artères marseillaises, le nom d’Omnium s’affiche un peu partout sur les échafaudages qui se multiplient en façade des bâtiments. « A Marseille, on a un patrimoine d’exception mais il est vétuste. La nouvelle campagne d’injonction de rénovation de la mairie arrive à point nommé », estime Pascal Coppens, le président du groupe Omnium né à Marseille en 1966. Il fait allusion au plan « Ambition Centre-Ville » pour lequel la Ville a mis en place un dispositif de soutien aux ravalements de façades. Depuis l’an dernier, le Département est venu abonder cette opération pour permettre de subventionner jusqu’à 50 % des travaux contre 20 % seulement auparavant. Un coup de pouce bienvenu pour les propriétaires qui doivent parfois dépenser plus de 100 000 euros de travaux. « A Nice et Montpellier, les mairies ont anticipé depuis longtemps la dégradation du patrimoine mais ce sont des villes plus riches que Marseille où les copropriétés ont peu de moyens », explique le patron.
Entre 20 et 30 devis par semaine dans le centre-ville
Depuis le lancement de l’opération, Omnium délivre entre 20 et 30 devis par semaine pour répondre à la demande des propriétaires du centre-ville. Actuellement, l’entreprise travaille sur une trentaine de chantiers en cours et « le rythme devrait s’accélérer car on commence à peine à sentir les effets de la campagne », avance Julien Padovani, le directeur général d’Omnium. Le périmètre prioritaire défini par la Ville concerne 4 500 immeubles et l’objectif est de réaliser 850 ravalements d’ici 2020. Le potentiel pour les entreprises de BTP est énorme et attise les convoitises : « Il faut faire attention car il y a un phénomène de bulle qui est en train de se produire au détriment du respect des savoir-faire », prévient Pascal Coppens. Pour le dirigeant, « il est essentiel de respecter la pierre. Ce sont des opérations délicates. Chaque bâtiment est atteint de sa propre pathologie pour laquelle il faut utiliser le remède adapter ».
Une croissance organique à deux chiffres et des projets d’acquisitions
Tel des chirurgiens minutieux, les ouvriers d’Omnium sondent les édifices avant de s’attaquer à la façade. « On tombe parfois sur des surfaces qui ont été enduites de mortier puis repeinte plusieurs fois au fil des années. Dans ces cas là, il faut décaper très doucement pour ne pas abîmer la pierre qui est en dessous », explique Jean-Michel Mesas, conducteur de travaux chez Omnium. Pour la façade du siège de la Caisse d’Epargne Provence-Alpes et Corse à la Préfecture, l’entreprise a par exemple utilisé une technique d’hydrogommage afin de ne pas abîmer le calcin de la pierre, c’est-à-dire son émail qui la protège. « C’est notre savoir-faire bien particulier qui nous permet de gagner des marchés face aux grosses majors », affirme Pascal Coppens. Omnium connaît une forte croissance de son chiffre d’affaires depuis plusieurs années. En 2018, le groupe table sur 24,5 millions d’euros, soit une hausse de 11 %. Son activité se répartit sur ses quatre filiales : Omnium Façades (14,5 millions), Sud-Est étanchéité (4,5 millions), Ventre peinture et finitions (1,7 million) et Metalumine (1,3 million d’euros), société spécialisée dans la serrurerie et la vitrerie rachetée en mai 2017. Omnium compte d’ailleurs continuer de grandir grâce à des opérations de croissance externe. Elle dispose aujourd’hui de trois bureaux à Marseille, Nice et Montpellier et regarde des opportunités pour s’installer dans les Alpes et du côté de Perpignan.
Les chantiers emblématiques d’Omnium
Réalisés :
Siège de la Caisse d’épargne à Marseille : 240 000 euros
Le Brasilia sur le boulevard Michelet : 1,5 million d’euros
Le Parc Dromel : 2,3 millions d’euros
Quartier la Frescoule à Vitrolles (rénovation énergétique) : 2,5 millions d’euros
Cour d’appel administrative de Marseille
Façade des usines Picon au boulevard NationalEn cours :
Building Canebière
Tours de la solidarité dans le 15ème arrdt
Circuit du Castellet