Filière bois, hydrogène, économie circulaire… Les options sur la table
Le document stratégique préparé par le gouvernement ne fixe pas d’orientation définitive pour le site de la centraleà charbon de Gardanne Meyreuil mais il en dessine les grandes lignes : développement de la filière bois avec la centrale biomasse, hydrogène, mobilité douce et énergies renouvelables… Ce ne sont pas les idées qui manquent. La plus concrète pour l’instant semble le développement de la tranche biomasse déjà existante. « Elle n’est pas menacée par l’arrêt du charbon mais il faut lui assurer un approvisionnement durable. Elle intègrerait ainsi un beau projet de filière bois à l’échelle plus large du territoire », indique Emmanuelle Wargon. La secrétaire d’Etat semble très favorable à cette idée mais elle insiste sur l’utilisation d’un bois durable : « En aucun cas, on ne peut accepter une centrale qui participe à la déforestation », prévient-elle.
« Avec de nouvelles activités autour de l’économie circulaire et des nouvelles énergies, on peut faire beaucoup mieux que pérenniser l’activité »
Jean-Luc Chauvin (CCI AMP)
Parmi les signataires, la chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence représentée par son président Jean-Luc Chauvin évoque aussi des projets autour de l’hydrogène bien avancés : « Nous avons actuellement deux industriels qui préparent des projets très aboutis autour de l’hydrogène et qui cherchent un site sur le territoire. Celui de la centrale peut très bien les intéresser », avance-t-il. Il exhorte même à aller plus loin que les 300 emplois aujourd’hui existants sur la centrale. « Avec de nouvelles activités autour de l’économie circulaire et des nouvelles énergies, on peut faire beaucoup mieux que pérenniser l’activité, il faut la faire grandir », propose-t-il. Une ambition partagée par François-Michel Lambert, le député UDE de la circonscription de Gardanne : « La question n’est pas de recréer quelques dizaines d’emplois avec une scierie ou un centre de recherche. Il faut voir plus large et viser les 2 000 emplois au moins. Le site s’étend sur 80 hectares, on doit s’inspirer de ce qui se fait au puits Morandat pour créer une nouvelle zone d’activités plus vertueuse. Et même mieux car je veux y créer aussi plusieurs centaine de logements et relancer la gare de Meyreuil qui se trouve en plein milieu du site », annonce le député. Pour cela, il faudra négocier avec Gazel Energie pour les convaincre de céder le foncier dont ils sont propriétaire. La direction de la filiale du groupe EPH est restée très discrète au cours de la réunion. L’entreprise travaille pourtant elle-même sur de nouveaux projets autour de la filière bois notamment. « Ils sont venus me voir pour travailler avec nous avec la volonté de s’inscrire dans un travail collectif. C’est une bonne chose. Ce document nous engage tous à travailler collectivement », se félicite le président de la CCI.
Autour du préfet Dartout et de la secrétaire d’Etat, la plupart des collectivités locales comme le Département et la Métropole ont également signé : « Les maires n’étaient pas écoutés par le gouvernement et c’est désormais chose faite. C’est pourquoi nous sommes revenus à la table des négociations et qu’on accepte aujourd’hui de s’engager dans ce projet », explique Béatrice Aliphat, déléguée à l’industrie et aux réseaux d’énergie à la Métropole. Seule la Région, pourtant présente, a refusé de ratifier le texte. « On estime que cette fermeture est une décision nationale et pour l’instant, nous ne souhaitons pas en porter la responsabilité. Quand il y aura des projets concrets, nous pourrons alors participer pleinement à la relance du site », a laconiquement expliqué Philippe Maurizot, conseiller régional en charge des questions industriels.