« Hynovera, on n’en veut pas ». Plusieurs centaines de citoyens et riverains se sont mobilisés dans la salle des fêtes de Meyreuil mercredi 9 novembre, pancarte à la main pour certains, à l’occasion d’une des réunions publiques organisées autour du projet Hynovera – un programme de reconversion d’une partie de la centrale de Gardanne (6ha sur 86) en usine de « biocarburants » porté par l’industriel allemand Hy2gen. Présentée début septembre, l’unité Hynovera est chiffrée à 460 millions d’euros, dont le tiers sera financé par des aides publiques.
Cette raffinerie, fruit du “pacte territorial pour la transition écologique et industrielle” ratifié en décembre 2020 par le propriétaire du site GazelEnergie et par les collectivités, devrait être implantée à horizon 2027 au niveau de l’ancien stock de charbon. Elle vise d’abord à produire du kérosène, du diesel, puis dans un second temps, d’ici 2030, du méthanol pour l’aviation et le secteur maritime. Des carburants présentés comme « propres », dans la mesure où, pour les obtenir, le groupe H2gen compte utiliser un mix de biomasse forestière et d’hydrogène.
Une pétition contre Hynovera dépasse les 12.000 signatures
Hynovera devrait générer à terme quelque 50 emplois directs. Cependant, le processus de fabrication des trois carburants nécessite des ressources conséquentes en bois, en eau et en électricité. Une caractéristique industrielle qui inquiète certains riverains. Ils dénoncent également des risques pour la santé et de potentielles nuisances, notamment olfactives. « Nous avons déjà assez d’industries polluantes et dangereuses ici », alerte le Collectif contre Hynovera dans un communiqué. Soutenu par France nature environnement (FNE), sa pétition dépasse les 12.000 signatures à la mi-novembre.
Pendant ce temps, la concertation avec les citoyens se poursuit, et l’opposition se manifeste à chaque réunion thématique. Cette étape est supervisée par un organe neutre, la commission nationale du débat public (CNDP), jusqu’au 21 novembre. Ensuite, c’est au maître d’ouvrage de décider s’il souhaite poursuivre le projet, ou non. La commission publiera elle aussi un bilan de ses observations – s’il est à charge, ce rapport peut engendrer un recours de la CNDP à l’encontre du projet.
Lien utile :
> Centrale de Gardanne : l’usine de biocarburants Hynovera en pole pour la reconversion