Que pensez-vous des projets sur l’hydrogène et l’économie circulaire évoqués par la secrétaire d’Etat et les acteurs locaux ?
O. L. La priorité qui doit animer chaque acteur local ou national, public ou privé sur ce dossier devrait être d’assurer le maintien de l’activité économique locale et donc l’emploi. A ce stade, selon les informations dont nous disposons, les projets que vous mentionnez semblent loin de remplir cet objectif.
Certains élus souhaiteraient voir s’installer d’autres acteurs industriels sur le site de la centrale de Gardanne. Seriez-vous prêts à céder/louer une partie des terrains ?
O. L. Nous comprenons que le foncier intéresse vivement les différents acteurs locaux. La priorité de GazelEnergie ira toujours aux projets industriels créateurs d’emplois et donc au développement de la biomasse, avec la pérennisation de l’activité biomasse.
Gazel Energie n’a tout simplement pas les moyens d’assumer seul les conséquences de la décision du Gouvernement.
Olivia Levaseur
Combien de salariés du site de Gardanne seront concernés par l’arrêt de la centrale à charbon ? Avez-vous estimé le coût du plan de reclassement et d’accompagnement pour l’entreprise ?
O. L. Ce que je peux vous dire c’est que la décision unilatérale du Gouvernement de fermer les centrales à charbon aura un impact social majeur pour l’entreprise et ses salariés. Il est impératif de l’anticiper. L’Etat doit prendre ses responsabilités pour accompagner les salariés concernés. Gazel Energie n’a tout simplement pas les moyens d’assumer seul les conséquences de la décision du Gouvernement.
Où en êtes-vous des discussions avec les salariés du site pour la reprise de l’activité sur le site ?
O. L. Le dialogue a encore été tenté récemment, puisque nous avons rencontré les grévistes jeudi 23 janvier sur le site de la centrale. La nécessité de préparer l’avenir et surtout de redémarrer la tranche biomasse a été discutée. Mais la situation n’évolue pas. Cette situation de blocage est un énorme gâchis. Le retour à la normale de la situation sur le site est impératif pour pouvoir envisager sereinement son avenir et celui de ses salariés.
Avez-vous estimé le coût des grèves pour l’entreprise ?
O. L. De fait, le site est à l’arrêt. Depuis le 1er juillet dernier la tranche biomasse n’a pu tourner que 500 heures, soit 15 fois moins que ce que ce type d’installation peut normalement produire. Sans compter les blocages intempestifs, les intrusions malveillantes, les dégradations que subit le site depuis l’annonce de la fermeture anticipée… Vous imaginez aisément les conséquences financières : elles sont majeures et obèrent l’avenir de la centrale. Mais le plus important, c’est l’impact humain. Le risque psycho-social est très élevé sur le site. C’est une situation que nous prenons très au sérieux. Face à cet impact économique et social fort sur le long terme la reprise de l’activité est une nécessité. Sans reprise de l’activité comment imaginer que le Gouvernement ou l’actionnaire investissent sur le site ?
En cas de poursuite des mouvements de grève, quelles actions sont envisageables pour que Gazel ne perde pas trop d’argent ? Une cession du site est-elle envisageable ?
O. L. Notre objectif est et demeure la pérennisation de notre tranche biomasse. C’est là que réside l’avenir du site ! J’en appelle donc à la responsabilité de nos élus syndicaux pour un retour à une situation apaisée. Car c’est seulement ensemble que nous pourrons réaliser les promesses de Provence 4 (l’unité de production de biomasse, NDLR).
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