Visuel: Manifesta Facebook- Article: Jean-François Eyraud –
L’auditorium de l’Alcazar état plein comme un oeuf vendredi 1er février en fin de matinée. Il faut dire que Manifesta 13 affiche un certain savoir-faire dans la construction de son récit et sait attirer la curiosité au fil des étapes proposées aux Marseillais. Fin août, Hedwig Fijen, la directrice et fondatrice de la biennale, dévoilait le calendrier de l’événement qui se déroulera en 2020 (7 juin au 1er novembre) ainsi la réalisation d’une étude urbaine menée par le cabinet hollandais MVDRV, dirigé par l’urbaniste Winy Maas.
En décembre une exposition éphémère, sous forme de maquettes, livrait une partie du travail réalisé avec plusieurs contributeurs, les étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture (Ensa), de l’École supérieure d’art et par Winy Maas à l’université TU Delft.
Winy Maas a donc révélé la totalité du résultat de ces quelques mois de parcours approfondi (balade, interview, revue de médias…) sur notre territoire à travers son Grand Puzzle, un pavé mêlant photos, graphiques, infographies, entretiens. Une photographie des caractéristiques locales mises en perspectives à l’aune d’autres villes du monde similaires en taille. Il en ressort des points forts (nature, hip hop, graffitis…), des points faibles – polluée, politiquement léthargique (!), embouteillée, inégalitaire, et capitale des culs-de-sac (!!) – eux-mêmes confrontés à l’évolution du monde et des grands défis de la planète. Environnement, citoyenneté, inclusion, etc. Le détour est large mais va permettre selon les organisateurs de nourrir les projets de la future biennale sur la base d’un diagnostic sérieux.
La biennale ne cache pas son ambition de laisser un héritage aux Marseillais et autres métropolitains. Le Grand Puzzle constitue une première pierre qui en appellera d’autres. Winy Maas invite tout un chacun à devenir urbaniste, à rêver cette ville comme il l’aimerait. Mais pour réussir ce projet de créer l’édifice, l’aménagement ou encore le sentier rêvés, il fallait d’abord rappeler d’où nous venions et où nous en étions. A l’applaudimètre, la démarche a convaincu.
Prochaine étape, l’ouverture au public de l’ex-espace culture sur La Canebière pour continuer de rêver et… participer.