La start-up marseillaise Graffiti a subi de plein fouet les conséquences du confinement. À peine un an après le lancement de son application basée sur la reconnaissance d’objets (lire notre précédent article), elle s’apprêtait à sortir une mise à jour conséquente le 30 mars dernier. « L’annonce du confinement a été très compliqué pour nous. D’autant plus que notre application est liée à la mobilité des utilisateurs », confie à Gomet’ Marie Tors, directrice générale et co-fondatrice de la jeune pousse. L’équipe ne se démonte pas pour autant. D’une part, elle met en ligne comme prévu la nouvelle version de sa plateforme sous le nom de Reveal. En parallèle, elle se lance dans le développement d’une seconde application, baptisée Graffiti Social AR, pour répondre au besoin de lien social intensifié par cette période d’isolement.
La réalité augmentée pour créer du lien
La nouvelle application de Graffiti repose non pas sur la consommation de contenu, mais sur la création. « Elle permet à un utilisateur de créer et d’envoyer un message en réalité augmentée là où se trouve les gens qui lui sont chers », explique Marie Tors. Concrètement, une personne réalise une vidéo via l’application et l’envoie à une autre. Non pas par SMS ou e-mail, mais en désignant un lieu sur une carte. Ce peut être n’importe lequel, à condition que le destinataire puisse s’y rendre pour pouvoir consulter le contenu. Il n’aura alors qu’à pointer son téléphone à l’endroit indiqué. « Grâce à la réalité augmentée, l’effet est totalement différent par rapport à regarder une vidéo sur son téléphone. C’est comme si le message flottait devant soi. La valeur émotionnelle est beaucoup plus forte ». La start-up veut profiter de la fête des mères, ce dimanche 7 juin, puis celle des pères deux semaines après, pour faire connaître sa nouvelle plateforme. Car, bien que les limitations de déplacements aient été supprimées dans toute la France, de nombreuses personnes préfèrent encore attendre avant de rendre visite à leurs proches. Graffiti espère s’imposer en tant que solution de substitution en attendant les retrouvailles.
Le BtoB dans le viseur de Graffiti
L’objectif de Graffiti est désormais de développer simultanément ses deux applications. D’autant plus qu’elles exploitent les mêmes technologies, simplement de façon différente. L’équipe espérait concrétiser une levée de fonds de 650 000 euros ce mois de juin. La crise liée à la Covid-19 a quelque peu chamboulé le calendrier, mais la directrice générale reste confiante. « On est bien avancé. Je pense qu’on va boucler le tour, juste un petit peu plus tard que prévu ».
Une grosse partie du travail consistera ensuite à booster le nombre de téléchargements des deux applications. La start-up compte aussi se positionner sur le marché BtoB. Elle vise pour cela particulièrement le secteur événementiel pour Graffiti. « L’idée serait de proposer à des organisateurs d’événement de privatiser des espaces numériques lors de leur manifestation. Ils choisiront qui pourra laisser des messages dans le périmètre géographique, en les réservant par exemple à leurs sponsors et partenaires », met en avant Marie Tors. Avec Reveal, les professionnels disposeront de leurs propres filtres pour proposer du contenu personnalisé aux utilisateurs. Un premier client – l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée – a déjà été trouvé et des discussions sont en cours avec d’autres. De bon augure pour la start-up en ces temps d’incertitude.
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