Vendredi 28 août, le maire de la ville de Grans, Yves Vidal (DVG), s’est adressé au président Emmanuel Macron dans un communiqué intitulé « Monsieur Macron, protégez vos maires ! » (l’intégralité page suivante). Il y évoque avec son équipe, une éventuelle démission. Car le maire de Grans est en colère. Il dénonce sa condamnation par le tribunal administratif pour « atteinte à la liberté » à la suite d’un arrêté municipal imposant le port du masque dans certaines zones de sa commune. Une décision, qui selon ses mots, « piétine » sa capacité d’agir au nom de l’intérêt de tous.
L’arrêté dont il est question a été publié le 17 aout dernier après que la mairie a appris l’existence de cinq cas Covid dans sa commune. Onze jours plus tôt, un courrier du Préfet des Bouches-du-Rhône (voir page suivante) daté du 6 août et joint au communiqué avait été envoyé aux maires du département. Il indiquait justement que le Maire peut de lui-même prendre un arrêté obligeant le port du masque s’il le juge nécessaire dans le cadre de son « pouvoir de police générale ». Si tel était le cas, le courrier précise que le maire est invité à se rapprocher de la préfecture pour pouvoir « conjointement examiner les modalités précises de mise en oeuvre ».
Une condamnation pour « atteinte à la liberté »
Or selon le tribunal administratif, sollicité après le dépôt d’une plainte par un habitant, « la commune de Grans ne justifie pas des raisons impérieuses liées à des circonstances locales propres à celles-ci et qui exigeraient que soit prononcée sur son territoire (…) ». C’est ce qui lui vaut une condamnation pour « atteinte à la liberté ». Une décision qui indigne le maire et contre laquelle il a fait appel.
Après avoir d’abord interpellé la préfecture lors de l’assemblée générale des maires des Bouches-du-Rhône en demandant un meilleur soutien de l’État comme le rapporte France 3 Régions, Yves Vidal s’adresse maintenant au président de la République. Il exige ainsi de l’Elysée un « arsenal législatif pour garantir la capacité d’actions des maires au nom de l’intérêt général » et l’invite officiellement à Grans pour discuter des « contradictions rencontrées » dans l’exercice de leur mandature.