Après le 2e secteur (2e et 3e arrondissements), le 4e (6e et 8e arrondissements) et le 7e secteur (13e et 14e arrondissements), nous achevons aujourd’hui, à la veille du dépôt des listes du second tour, notre tour des secteurs clés de Marseille.
Ce fut l’une des sensations de ce premier tour des élections municipales à Marseille. Bruno Gilles, maire historique du 4-5 (3e secteur) entre 1995 et 2017, battu de plus de 15 points par Michèle Rubirola. Presque un triomphe pour celle qui postule à la mairie centrale à la tête de la liste d’union des gauches du Printemps marseillais.
Quelles sont donc encore les chances du sénateur des Bouches-du-Rhône de l’emporter dans son secteur d’implantation ? La forte abstention du premier tour (61,4 %) semble un motif d’espoir car l’électorat de droite plus âgé que celui du Printemps est moins allé voter en raison de la menace de l’épidémie de Covid-19.
Autre facteur qui pourrait être favorable : le récent soutien affiché par Martine Vassal. La candidate LR, lors d’une conférence de presse samedi 30 mai a annoncé son soutien à Bruno Gilles dans le secteur sans demander de rapprochement avec la liste de son candidat Jean-Philippe Agresti. Bruno Gilles en a pris acte dans la foulée sans répondre sur la demande d’un accord général avec ses listes et celles de Martine Vassal. Mais les divisions de la droite marseillaise, quelle que soit l’issue des négociations pour les listes du second tour, laisseront forcément des traces sur les électeurs au moment de mettre son bulletin dans l’urne.
Quels reports de voix pour Le Printemps Marseillais ?
Avec 37,38 % des bulletins en sa faveur, Michèle Rubirola a laissé loin derrière ses concurrents dans les 4e et 5e arrondissements de la cité phocéenne. La tête de liste du Printemps marseillais devrait majoritairement bénéficier du report des 8,16% d’électeurs qui ont voté pour le candidat EELV Fabien Perez. A ces voix pourraient s’ajouter les 3,61 % récoltés par trois « petits » candidats de gauche, en l’occurrence David Bergeron (2,61%), Muriel Gerber (0,56 %) et Georges Vinapon (0,44 %). Autre force d’appoint qui pourrait ne pas être négligeable : une partie des électeurs de La République en marche.
Il n’est un secret pour personne que le tandem tête de liste dans le 4-5 Mathieu Grapeloup – Cathy Racon-Bouzon penche plus du côté du Printemps marseillais que vers la droite. Même si une consigne est attendue au niveau de la ville du côté de l’état-major du mouvement présidentiel, il est probable que parmi les 5,4 % d’électeurs qui ont voté pour l’influenceur (Marseille à la loupe) et de la députée des Bouches-du-Rhône, certains se reportent dans le camp de Michèle Rubirola.
Une triangulaire défavorable à la droite
Cette addition de reports favorables à la candidate du Printemps se double de l’effet induit de la triangulaire à venir. Le candidat des listes de Stéphane Ravier, Jean-François Luc, a obtenu 13,61 % des votes et doit se maintenir, la stratégie de présence systématique au second tour du candidat RN ayant été confirmée cette semaine. La perspective d’une triangulaire entre Printemps marseillais, droite réunie et RN semble sur le papier très défavorable à Bruno Gilles. Car le 28 juin au soir, ce sera le (ou la) candidat(e) arrivé(e) en tête qui prendra le fauteuil de maire de secteur. Nul besoin de franchir la barre des 50% pour gagner.
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