Gomet’ édite le Guide Finances 2020, comment réussir sa levée de fonds à Aix Marseille Provence. Composé de tribunes d’experts, du baromètre métropolitain des levées de fonds et d’une base d’adresse et de numéros utiles, c’est un outil précieux pour trouver les bons conseils et les bons interlocuteurs au moment où le chef d’entreprise décide de faire appel au capital développement.
Chaque dimanche, nous partageons avec tous nos lecteurs l’une des tribunes d’experts du guide. Aujourd’hui, Kevin Polizzi, président – fondateur de Jaguar Network.
Nous avons un territoire qui depuis la création d’Aix Marseille French Tech par Medinsoft en 2014 accélère sur l’innovation. Pour financer nos entreprises en phase d’amorçage nous avons tous compté sur Provence Business Angels qui regroupe les entrepreneurs souhaitant accompagner à l’éclosion de nouvelles pépites.
Remercions-les, pour avoir, soutenu de nombreux projets, tout comme l’incubateur Marseille Innovation, qui officie auprès des jeunes pousses depuis toujours. A partir de 2015, plusieurs accélérateurs sont apparus. Effet d’opportunité, nous avions alors plus de structures d’accompagnement que de projets structurés. Aujourd’hui, un entrepreneur qui monte sa société va mécaniquement être accompagné par l’un d’entre eux. Attention ce n’est pas toujours une nécessité !
1. Attention aux accélérateurs qui ralentissent !
Pourquoi ? Parce que comme ces accélérateurs sont bien souvent auto-financés par leurs fondateurs, ils sont dans un modèle qui cherche une forme de rentabilité immédiate. Donc ils s’entourent de collaborateurs juniors et pour drainer du deal flow ils engagent un maximum de communication afin de promouvoir leur activité. En général, les collaborateurs recrutés n’ont pas encore l’expérience requise pour structurer le management des projets et faute de moyens suffisants, la communication s’est retrouvée quasi exclusivement orientée vers les réseaux sociaux, les «pitch party», les soirées de networking, etc. Il y a une sorte de bien-pensance obligatoire qui n’est pas connectée à la réalité très diversifiée de chacun. Ce qui est important pour bien réussir sa levée de fonds, c’est d’abord de bien choisir l’équipe qui vous accompagne, elle vous aidera à ne pas commettre les erreurs habituelles mais à en expérimenter de nouvelles. Assurez-vous bien de partager les mêmes valeurs humaines, la même vision de la transformation du monde et de co-construire ensemble la route vers votre succès. Je pense fondamentalement qu’un accélérateur ne doit pas être présent au capital d’une jeune entreprise lors de sa phase d’initialisation.
2. « Dream team » : la recherche du trio magique
Un projet, avant toute chose, c’est une alchimie humaine. Il faut absolument, pour faire un bon projet, une belle équipe. Il y a les compétences clés indispensables mais souvent sous estimées : le marketing et le commerce. Nous ne sommes hélas pas encouragés à développer en France naturellement ces deux domaines d’expertise. Pour réussir un entrepreneur doit d’abord piloter la finance correctement, maîtriser le commerce et faire connaitre « la valeur unique d’usage » de son entreprise et de ses produits. Dans l’équipe, il faut aussi un responsable technique en capacité de faire évoluer l’ingénierie en fonction des besoins et retours clients. Quand on trouve cet assemblage – commerce, marketing et technique – nous pouvons regarder en profondeur le dossier car les conditions du succès sont ainsi réunies.
A 38 ans, il a déjà tout réussi ! L’entreprise qu’il a fondée à Marseille en 2001 avec son frère, Jaguar Network, est devenue l’un des leaders français des services informatiques et réseaux en mode cloud. Au point d’attirer l’attention du groupe Iliad qui en a racheté l’essentiel des parts en 2019. Mais Kevin Polizzi reste actionnaire, à hauteur de 25%, et dirigeant de ce qui est désormais l’activité BtoB d’Iliad. Ce féru de technologies, ingénieur, aime tout autant mettre la tête dans le capot que regarder aussi plus loin.
Père de famille, Kevin Polizzi est un chef d’entreprise engagé pour le territoire. Il est aujourd’hui vice-président du cluster Medinsoft après avoir participé à la création et au développement de la French Tech Aix Marseille. Il livre ici quelques unes de ses convictions pour réussir sa levée de fonds. Go !