À l’occasion de la visite de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, à la Savonnerie du Midi, vendredi 4 janvier, la rédaction de Gomet’ a échangé avec Guillaume Fiévet, le président de la fabrique emblématique du 15e arrondissement de Marseille. Dans le creux de la vague en 2021, notamment à cause de la crise sanitaire, la Savonnerie du Midi compte bien rebondir cette année. L’entreprise marseillaise place les jeunes apprentis au cœur de sa stratégie de relance économique.
Quels dispositifs d’insertion professionnelle proposez-vous aux jeunes ?
Guillaume Fiévet : Au sein de la Savonnerie du Midi, on a plusieurs dispositifs. D’abord, on recrute des alternants sur des métiers comme la comptabilité, l’aide à l’export ou encore le digital. C’est très important. Cela permet aux jeunes de s’insérer dans une PME, d’y travailler, de voir aussi toutes les facettes de notre activité. Et puis pour l’entreprise, c’est une manière de s’appuyer sur l’avenir.
Et l’autre programme ?
C’est la formation de maître savonnier. Nous fabriquons notre savon en chaudron à l’ancienne. Cela demande un savoir-faire extrêmement spécifique, une expérience. Donc pendant un an environ, des jeunes sont recrutés en CDI puis formés au métier de maître savonnier, parce que ce n’est pas un métier qui s’apprend à l’école. On est une entreprise du patrimoine vivant, un label d’État qui met en valeur les savoir-faire rares et d’excellence, et donc derrière, ce savoir-faire, il faut le transmettre, il faut le préserver.
Quel est le taux de contractualisation de ces apprentis ?
GF : Je dirais qu’il y a un alternant sur deux, un apprenti sur deux qui va rester. Cela dépend des fonctions, des missions. On est une PME. On n’a pas de taux fixe. Aujourd’hui, on a 45 salariés, et cette année on a eu jusqu’à quatre apprentis.
2021 (…) une année plus compliquée, surtout au niveau de l’export.
Guillaume Fievet
En terme d’activité, quel bilan dressez-vous de l’année 2021 ? Est-ce qu’on connaît le chiffre d’affaires ?
GF : En 2020, on était à 11 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour 2021, on ne le connaît pas encore. C’était une année plus compliquée, surtout au niveau de l’export. C’est difficile aujourd’hui de se développer. Les déplacements ont été contraints, et puis avec la crise sanitaire certains pays ont fermé leur frontière. Mais on a la chance et le devoir de continuer sur cette lancée de développement. Le savon de Marseille traditionnel, c’est un produit naturel, connu dans le monde entier, et qui répond à toutes les attentes des consommateurs.
Vous êtes lauréat du plan de relance. Quels sont les investissements à venir ?
GF : La Savonnerie du Midi est effectivement lauréat du plan de relance. Cette aide va nous permettre d’acheter une nouvelle ligne de fabrication, de conditionnement. Puisque nos lignes sont anciennes. On espère une reprise forte en 2022. Reprise à l’export, reprise en France. Notre marque phare, La Corvette, s’est beaucoup développée. Les produits sont vendus sur internet, en pharmacie, en magasins bio, en jardinerie, en grands magasins… Elle se développe en France de manière conséquente.
[Vidéo] La Savonnerie du midi (15e) nous ouvre ses portes 🤩 Quelques images de la machine vue de l’intérieur.
— Gomet’ (@Gometmedia) February 4, 2022
La ministre Elisabeth Borne va arriver sur site d’ici quelques minutes.#Marseille #Savon pic.twitter.com/FdkYVyW2Mq
Liens utiles :
> Guillaume Fievet (La Corvette) : « Nous sommes 100% local, naturel et certifié »
> De bon(s) Matin(s) avec Guillaume Fiévet