Depuis son arrivée au pouvoir à la mairie, le Printemps Marseillais a entamé un bras de fer avec Euroméditerranée et le promoteur Cogedim sur le projet de réaménagement de la porte d’Aix. Lors du conseil municipal de lundi 8 février, le maire Benoît Payan fait monter la pression d’un cran : « Plusieurs scientifiques nous alertent sur de possibles découvertes archéologiques. L’Etat doit regarder exactement ce qu’il en est. Je ne souhaite pas une nouvelle Corderie (…) Si les découvertes sont de nature à arrêter les travaux, nous le ferons », prévient-il.
La piste archéologique comme nouvelle angle d’attaque
Dans le rapport numéro 42, l’adjointe à l’urbanisme Mathilde Chaboche révèle le résultat de ses négociations avec le promoteur Cogedim qui s’engage à financer à hauteur de 350 000 euros l’aménagement du parc public pour l’heure toujours fermé. « Grâce à cet argent, on va intégrer des jeux d’eau, des jeux inclusifs et mettre le parc en sécurité », explique l’adjointe aux espaces verts Nassera Benmarnia. Malgré cette avancée, la municipalité réclame davantage à Euroméditerranée. Elle veut « des engagements pour végétaliser et désimperméabiliser davantage l’espace public du périmètre de la Zac Saint-Charles ». Contacté par Gomet’, l’établissement public n’a pas souhaité réagir sur le sujet expliquant que « les négociations sont en cours avec la mairie ».
Les fouilles archéologiques apparaissent comme un nouvel angle d’attaque de la ville pour faire pression sur Euroméditerranée. Lors de son intervention dans l’hémicycle, Mathilde Chaboche annonce une réunion la semaine prochaine avec la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et la direction régionale des affaires culturelles pour vérifier le « respect des règles dans cette opération ».
La mairie veut davantage peser sur les décisions d’Euroméditerranée
Un peu plus loin, un autre rapport a relancé le débat sur les relations entre la ville et Euroméditerranée. Il s’agit du renouvellement de la convention entre les deux parties avec à la clé, la participation de la mairie à hauteur de 2,9 millions d’euros pour l’année 2021. « Euroméditerranée a trop longtemps fonctionner comme une ville dans la ville », dénonce d’emblée Mathilde Chaboche. « Nous n’hésiterons pas à refuser les aménagements qui ne respectent pas notre vision », prévient-elle. Si le maire Benoît Payan tente de calmer le jeu en affirmant qu’il « ne s’agit pas de s’affronter », il interpelle tout de même l’établissement public : « Maintenant, on va faire les choses différemment », lance-t-il. Face à lui, la présidente actuelle d’Euroméditerranée, l’élu LR Laure-Agnes Caradec tente de lui tendre la main : « Plutôt que de s’envoyer des fléchettes, travaillons ensemble pour raccrocher les quartiers Nord au centre-ville. On doit conjuguer nos efforts pour dialoguer avec le port et réussir cette ouverture vers la mer avec Euromed 2 », propose-t-elle.
Message entendue par l’adjointe Samia Ghali qui siège également au conseil d’administration d’Euroméditerranée aux côtés de Mathilde Chaboche et d’Audrey Gatian. « Nous parlons et travaillons avec Mme Caradec », avoue-t-elle. L’élue des quartiers Nord explique cependant qu’une mise au point s’impose : « Lors du dernier conseil de surveillance, le préfet a accepté de remettre les choses à plat pour redonner les orientations politiques de la nouvelle municipalité. Il faut maintenant concrétiser en organisant une réunion », avance-t-elle. Malgré ce débat houleux, la participation financière de la Ville aux projets d’Euroméditerranée en 2021 est approuvée.
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