Lors de la présentation de l’audit financier de Deloitte mardi 2 février, le maire de Marseille Benoît Payan avait reconnu qu’une augmentation des impôts était envisagée pour renflouer les caisses de la municipalité : « On ne se privera d’aucune marge de manœuvres », déclare le maire même si il prévient : « Aujourd’hui, je ne peux pas vous donner d’éléments définitifs sur cette question ».
La hausse de fiscalité inscrite dans les orientations budgétaires
Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir l’opposition de droite au conseil municipal lundi 8 février. L’ancien maire LR des 6e et 8e arrondissements, Yves Moraine, est le premier à s’exprimer sur le sujet alertant sur « une purge massive pour les Marseillais ». Dans son sillage, l’élu LR des 9e-10e Pierre Robin relève une phrase dans le rapport d’orientations budgétaires 2021 (lire en bas de page) examiné en conseil : « Les marges de manœuvre de la collectivité devraient encore se réduire avec la perte attendue du FPIC représentant une recette annuelle de 14 millions d’euros, ce qui peut nécessiter d’appréhender l’utilisation de leviers d’actions, dans une vision prospective des politiques publiques prioritaires, dont celui de l’optimisation fiscale ».
Pour bien comprendre ce texte, il explique avoir demandé des éclaircissements à l’adjoint en charge des finances, Joël Canicave qui lui aurait répondu « qu’il s’agissait d’augmenter la fiscalité ». Pierre Robin affirme être très étonné de cette orientation car il rappelle que dans son programme pour la campagne municipale, le Printemps Marseillais écrivait noir sur blanc page 28 : « Il n’est pas question d’augmenter la fiscalité déjà lourde ». Pour être complet, il faut ajouter que ce même programme ajoute : « Tout au plus faudra-t-il revoir enfin les bases de cette fiscalité devenue largement inéquitable du fait de l’absence de révision depuis 1970 ».
La mairie veut être pilote sur la révision nationale de la taxe foncière
Lors d’une conférence de presse jeudi 4 février, Joël Canicave a précisé la volonté de la nouvelle majorité au pouvoir. Depuis la suppression de la taxe d’habitation, « nous n’avons plus qu’un seul levier fiscal : la taxe foncière », explique-t-il. Pour l’adjoint aux finances de la mairie, cette taxe foncière est aujourd’hui très injustement appliquée : « On paie plus à la Belle-de-Mai qu’au Roucas Blanc. La répartition n’a pas été changée depuis les années 70 et elle ne correspond plus aux réalités de Marseille », affirme-t-il.
La mairie de Marseille demande donc à l’Etat de revoir les bases de cet impôt. « Une révision est prévue d’ici 2023. On a proposé au gouvernement que la Ville de Marseille soit pilote pour expérimenter une nouvelle répartition », annonce Joël Canicave. Pour l’heure, il n’offre pas plus de précisions et prévient que « si une décision doit être prise, elle ne le sera pas avant le vote du budget ».
Document source : le rapport d’orientations budgétaires 2021 examiné en conseil municipal lundi 8 février
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