Marseille et les pauvres arrondissements de la 4e circonscription, n’ont pas marqué un enthousiasme très vif pour leur élu, visiblement abonné au coup d’éclat permanent. Mais porte d’Aix pour la célébration du 11 novembre, force est de constater que l’essaim de journalistes semblait se satisfaire de ce miel-là. Le soldat Mélenchon après une minute de silence bâclée, pouvait légitimement proclamer sa mission accomplie, même si l’on sait depuis Pierre Corneille qu’à « vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».
Passé le moment de brève sidération, la gauche marseillaise a réagi avec une indifférence remarquée à cette annonce faite à la France confinée, par un Mélenchon décomplexé. Il y a longtemps que les socialistes, les communistes et autres verts, ont compris que le leader des Insoumis n’avait pas pour souci premier le destin des populations qui lui ont permis de siéger au palais Bourbon. Il ne leur a pas échappé non plus, la distance qu’il avait prise avec le Printemps marseillais lorsque celui-ci est devenu plus qu’une promesse. Certes, il avait prévenu qu’un Benoît Payan leader de ce mouvement ne pouvait pas recevoir son imprimatur, mais dès lors, son désintérêt affiché pour la bataille de Marseille n’a trompé personne. Il était déjà ailleurs, comme une Marine Le Pen ferraillant par anticipation avec le seul adversaire qu’ils reconnaissent, Emmanuel Macron.
Les Marseillais lui tiendront-ils rigueur de cet abandon en rase campagne ?
Les Marseillais lui tiendront-ils rigueur de cet abandon en rase campagne ? Nul ne peut le jurer mais la ville a souvent pris à contrepied ceux qui la croyaient acquise à leur seule cause. Elle a ainsi bercé d’illusions un Georges Marchais en 1981, ou un Jean-Marie Le Pen en 1988, avant de les renvoyer à leurs chères études statistiques. Elle a sanctionné Martine Vassal, ses experts, ses projets et ses armées d’élus, dans son fief, là-même où elle était réputée imbattable. On n’est jamais assez prudent face au silence de la mer. La candidature de Mélenchon n’a fait, au pied de Notre Dame de La Garde, aucune vague. Elle s’est dissoute dans l’écume des jours moroses.
Un élu du Printemps Marseillais nous confiait cependant que Mélenchon avait réussi son coup, en choisissant une inattendue « fenêtre de tir » pour griller la politesse à une gauche en déshérence. Mais comme on dit ici : « méfi ! ». Dans un autre domaine, la médecine et la science, un Marseillais s’est illustré de la même façon avec désormais le risque d’être sanctionné pour « charlatanisme ».