A quelques jours du premier tour des municipales, les professionnels de l’immobilier marseillais interpellent les candidats sur le manque d’intérêt porté au secteur. A l’occasion d’une conférence de presse lundi 9 mars, ils lancent une « alerte rouge face aux propositions démagogues des candidats qui ne traitent que très peu du logement neuf dans leur programme ». Le message est porté par Jean-Noël Léon, le président de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI) de Provence, accompagné pour l’occasion par le président de la chambre de commerce et d’industrie, Jean-Luc Chauvin, la présidente de la fédération départementale du bâtiment Isabelle Lonchampt et Olivier Clarac, le directeur de l’agence régionale GRDF.
Revoir les objectifs de logements du PLU
Pour commencer, ils s’attaquent au nouveau plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) de Marseille Provence : « Il nous apparait surprenant qu’aucun candidat n’ai eu à cœur de remettre en cause le PLU qui fixe un objectif chiffré de logements à construire bien trop faible au regard des besoins réels de la métropole qui sont les conditions essentielles de la dynamique économique et démographique et du défi majeur qui se présente à eux pour cette mandature », avance la FPI. Elle dénonce le document d’urbanisme qui réduit les objectifs de production de 20% à 40% sur le territoire.
Tous les candidats, de droite comme de gauche, se réclament désormais de l’écologie affirmant vouloir mettre un terme au tout-béton. Un positionnement pris comme une attaque directe par les professionnels : « Nous ne sommes pas des « bétonneurs » mais bien des prospectivistes de la ville végétale du futur qui savent allier expérience, métier, concertation, économie et environnement », assurent-ils. Après cette petite mise au point, la FPI a présenté son livre blanc avec des pistes de solutions pour développer l’immobilier au profit des habitants de la Métropole.
Plus de construction pour endiguer la flambée des prix
« Nous constatons que la faible cadence de constructions participe de la cherté des biens disponibles sur le marché et de la difficulté à faire face au défi démographique, à la rénovation des bâtiments, à la paupérisation des populations et au départ des jeunes générations ainsi qu’à l’intégration des plus âgés », avance Jean-Noël Léon, le président de la FPI. Il pointe aussi le retard de la Métropole Aix-Marseille Provence en matière de demande placée de bureaux. Elle atteint aujourd’hui 130 000 mètres carrés par an contre 270 000 mètres carrés à Lyon. La FPI insiste donc sur la mise en place d’un schéma stratégique pour atteindre un minimum de 200 000 mètres carrés par an d’ici 2030.
Globalement, il note une chute de 10% par an depuis trois ans de la production immobilière. Le nombre de logements autorisés à la construction a diminué de 11,1% en 2019. « Ce déficit a des impacts négatifs sur le maintien de l’accès à la propriété. Depuis deux ans, nous observons une flambée des prix de 25% à Marseille. Il devient urgent de détendre le marché afin de contrer cette flambée », insistent les professionnels. Ils proposent un « engagement citoyen » de la part des promoteurs pour proposer 20 à 30% de logements à prix maîtrisés.
Pour préserver les espaces naturels de la Métropole tout en développant de nouveaux programmes, la FPI veut densifier les zones déjà urbanisées : « Assouplir les règles de densité encouragerait une meilleure mutabilité des espaces déjà construits, surtout ceux déjà bien desservis en transports publics. Cela plaide pour une vraie politique afin de rendre les centres de nos villes plus attractifs pour y habiter », estime les professionnels.
Liens utiles :
> Le monde de l’immobilier mobilisé pour réduire son impact environnemental
> [Immobilier] La Fnaim veut imposer un « contrôle technique » du bâti marseillais