Le 22 novembre dernier, malgré des conditions météorologiques déplorables, une délégation d’élus marseillais se rendait sur le chantier d’Iter avec une vingtaine de chefs d’entreprises locales. Retour sur la visite d’un chantier hors normes.
« L’économie est une priorité de l’équipe gouvernementale municipale et nous voulons le démontrer en accompagnant les chefs d’entreprise sur site », explique Didier Parakian, l’adjoint au maire de Marseille en charge de l’économie et des relations avec les entreprises. À la tête de ce déplacement à Saint-Paul-lez-Durance où une vingtaine d’entrepreneurs locaux étaient conviés à découvrir le projet titanesque en cours de construction à une petite heure de Marseille, « Iter signifie en latin “le chemin”. Nous montrons ce chemin aux entrepreneurs, à eux de prendre la bonne direction », poursuit l’ancien chef d’entreprise.
Un chantier colossal, unique au monde
Il est vrai que l’ambition d’Iter est inédite : reproduire sur Terre la fusion nucléaire, à l’origine de l’énergie des astres et de notre soleil… À la mesure de cet objectif, les chiffres ont de quoi donner le tournis : 2 000 personnes, 35 pays, 40 langues, des centaines de chercheurs, 39 bâtiments à construire sur une quarantaine d’hectares, dix millions de pièces détachées à acheminer (c’est l’entreprise marseillaise Daher qui a remporté l’appel d’offres), un coût de construction (ré-)estimé entre 18 et 20 milliards d’euros, et plusieurs milliards d’euros de contrats à décrocher. « C’est un chantier unique au monde, une véritable ville dans la ville. Il faut construire, assurer, peindre… Des centaines d’entreprises sont concernées dans la métropole », assure Didier Parakian.
Le calendrier réactualisé : en attendant 2035…
Sur place, Bernard Bigot, directeur général d’Iter Organization, accueille les visiteurs dans la salle du congrès de l’organisation internationale, pour leur démontrer tous les avantages de la fusion nucléaire : la collision des atomes de deutérium et de tritium, à l’intérieur du plasma confiné par des aimants géants, devrait dégager une énergie colossale d’une manière réputée plus sûre et durable que l’énergie obtenue par fission. Le chemin sera long… Les membres de l’organisation internationale – Chine, Europe, Inde, Japon, Corée, Russie, Etats-Unis – ont validé mi-novembre le calendrier réactualisé : le premier plasma est prévu pour 2025, les premières expériences pour 2028, mais il faudra attendre 2035 pour la démonstration en grandeur nature.
Des retombées pour les entreprises locales
D’ici là, les entreprises locales espèrent contribuer à cette incroyable prouesse. Depuis 2007, Iter a passé 4,7 milliards d’euros de contrats en Europe, dont 2,5 milliards auprès d’entreprises françaises. Les entreprises de la région Paca ont emporté 1,8 milliard d’euros, dont plus de la moitié pour des entreprises des Bouches-du-Rhône. Pour elles, la pépite technologique pourrait devenir une mine d’or…
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Lien utile: Paca, une région industrielle qui s’ignore?